L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) a publié aujourd’hui une brochure intitulée « La politique climatique suisse – Mise en œuvre de l’Accord de Paris ». L’objectif, tel qu’il est décrit dans le communiqué de presse, est de donner « une vue d’ensemble claire et facile à comprendre de la politique climatique actuelle ».

Commentaire de Georg Klingler, expert des questions climatiques pour Greenpeace Suisse:

« Avec la publication de la brochure « La politique climatique suisse – Mise en œuvre de l’Accord de Paris », l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) s’est essentiellement donné de la peine pour montrer la politique climatique sous son meilleur jour. Au regard des nombreuses lacunes de cette politique, ce document est tout au plus une action de relation publique. »

« Voici certains des points les plus frappants. D’abord, il apparait qu’au lieu d’accélérer les efforts de réductions des émissions de CO2, la Confédération souhaite les ralentir et faire passer le rythme de réduction de 2% par année à 1%. La politique climatique omet de voir que le potentiel de réduction du CO2 reste très élevé pour notre pays. Dans le domaine des transports, la Suisse émet encore aujourd’hui plus de CO2 qu’en 1990. La flotte automobile du pays est l’une des pires au niveau européen d’un point de vue climatique. Ensuite, l’objectif défini à Paris en 2015, de tout faire pour maintenir le réchauffement à 1.5°C, et en tout les cas « bien en dessous » des 2°C n’apparait pas dans le message du Conseil fédéral concernant la révision de la Loi sur le CO2. Tout comme il manque une référence à l’objectif d’arriver à terme à zéro émissions nettes. Enfin, la Confédération doit mettre en oeuvre des règles pour que la place financière se débarasse de ses investissements les plus nocifs pour le climat, ce qui consitue un des objectifs défini dans l’Accord de Paris. Imposer des règles au secteur financier est une urgence. Les investissements de la Banque nationale suisse produisent des émissions annuelles de CO2 aussi élevées que celles de l’ensemble de la Suisse, ce qui favorise un réchauffement de 4 à 6 degrés. »

« Greenpeace Suisse exige la mise en place d’une politique climatique compatible avec l’Accord de Paris sur le climat. Pour cela, il faut une stratégie conséquente avec l’objectif d’arriver à zéro émissions nettes d’ici 2050 au plus tard. Pour se donner une chance d’y parvenir, les émissions de CO2 doivent être diminuées de moitié d’ici à 2030 sur le territoire suisse. A cela s’ajoute la nécessité de réduire les émissions provoquées à l’étranger. Ce qui signifie d’une part que la place financière suisse doit sortir du financement des énergies fossiles, et d’autre part que les émissions que les consommateurs suisses provoquent au-delà de nos frontières doivent baisser de 50% d’ici à 2030, au lieu des 10% promis jusqu’à maintenant. »

Plus d’informations:

Georg Klingler, expert des questions climatiques pour Greenpeace Suisse, +41 79 785 07 38, [email protected], (en allemand)