La catastrophe nucléaire de Fukushima a constitué un effrayant tournant dans la politique énergétique – dans un sens comme dans un autre. En Suisse, deux instances ont déjà réagi avec une vision à long terme, le Conseil fédéral le 25 mai et le Conseil national le 8 juin 2011.

Depuis lors, tout le monde attend la décision que le Conseil des Etats devra prendre en septembre.

Soutiendra-t-il le Conseil national et le gouvernement ? Libèrera-t-il le chemin à l’élaboration des lois nécessaires à la sortie du nucléaire ? Le Conseil fédéral et le Conseil national se sont prononcés pour une sortie progressive du nucléaire. Cette sortie doit être réalisée en ancrant une interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires dans la loi. Les adversaires de la sortie du nucléaire luttent contre cette décision en argumentant que les centrales nucléaires de « prochaine génération » doivent pouvoir continuer à être une option pour la production d’électricité en Suisse.

Le fait est toutefois qu’une nouvelle génération de centrales nucléaires – nommée 4e génération – ne pourrait pas entrer en service en Suisse avant 2045. Elle ne constitue de ce fait pas une solution permettant de résoudre les défis actuels de l’approvisionnement électrique. Il est aussi prévisible que la 4e génération ne parviendra pas à résoudre les trois problèmes essentiels de l’énergie nucléaire – le risque résiduel, les déchets radioactifs et la prolifération nucléaire.