Pratiquement tout le monde est à présent conscient de l’importance de la biodiversité pour l’être humain. Ce terme désigne les nombreuses espèces de plantes et d’animaux et les différents écosystèmes dans lesquels vivent ces espèces. Mais on connaît moins le rôle que la biodiversité peut jouer dans la lutte contre le changement climatique.


Selon certaines estimations 40 millions de personnes dépendent de la forêt pour assurer leur quotidien. (Mabali/République Démocratique du Congo) ©Greenpeace/Reynaers

Le maintien de la biodiversité doit occuper une
place centrale dans le mécanisme de protection des forêts primaires
pour préserver leur valeur en tant que stock de carbone. C’est la
conclusion d’un nouveau rapport de l’université de Fribourg, rédigé
pour le compte de Greenpeace.

D’après les estimations, il resterait moins de
500 tigres de Sumatra à l’état sauvage. Cet animal semble donc
promis au même sort que les tigres balinais, caspiens et javanais:
l’éradication complète. Cet exemple doit nous rappeler que l’impact
exercé par l’être humain a déjà fait disparaître mille fois plus
d’espèces que cela n’aurait été le cas sans lui. Et le changement
climatique risque de faire disparaître un plus grand nombre
d’espèces de plantes et d’animaux encore.

A l’inverse, la disparition de la biodiversité va de pair avec
une accélération du changement climatique. Les forêts tropicales
humides, par exemple, sont non seulement d’immenses réservoirs à
CO2, mais elles abritent également une énorme biodiversité. La
conversion des forêts anciennes en plantations libère une très
grande quantité de carbone dans l’atmosphère et cette richesse
naturelle se perd. La biodiversité permet aussi à la population
locale de s’armer contre le changement climatique parce que les
forêts leur fournissent leur alimentation, de l’eau pure, un toit
et des médicaments.

A la demande de Greenpeace, l’université allemande de Fribourg a
réalisé une étude de la relation entre la biodiversité et le
changement climatique. Ce rapport se trouve à Bonn, où des experts
se réuniront en vue du sommet climatique à Copenhague à la fin de
cette année. Le timing est important, parce que les négociateurs
discuteront du principe REDD (Reducing emissions from deforestation
and forest Degradation), un mécanisme financier qui doit fournir
des compensations aux pays en voie de développement en échange de
mesures pour stopper ou prévenir la déforestation.

L’étude souligne l’importance de la
biodiversité dans le contexte du mécanisme REDD. En intégrant le
concept de biodiversité dans ces mesures, nous pourrons éviter que
des projets de conversion de la forêt tropicale humide en
plantations entrent en ligne de compte pour les fonds de protection
de la forêt.

Nous devons protéger les différentes espèces de plantes et
d’animaux parce qu’elles font partie intégrante de cette planète.
Mais cette étude a révélé que nous devons également préserver la
biodiversité pour notre propre protection.

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from the Conservation Perspective » (PDF) en anglais