Greenpeace met en ligne une base de données indépendante des bateaux et armateurs impliqués dans la pêche illégale, non régulée, non déclarée (INN). Cette «liste noire» a été constituée à partir d’informations issues de l’industrie de la pêche, d’autorités gouvernementales et de données collectées dans les ports et en mer par des ONG dont Greenpeace.


Bateau de pêche illégal et son équipage, proche des côtes africaines de Guinée Conakry ©Greenpeace/Gleizes (Archives)

Face cachée du monde de la pêche industrielle,
la pêche pirate pèse plusieurs milliards de dollars. Elle met en
péril la biodiversité marine et la sécurité alimentaire de
populations dont l’apport en protéines provient exclusivement des
produits de la mer. Le butin de ces flottilles se retrouve
d’ailleurs pour partie sur les marchés des pays du nord.

«Chaque année, on constate que de nombreux navires pêchent
illégalement sur tous les océans du globe. Mais l’absence de
volonté politique et de ressources dédiées à l’application des
réglementations dans beaucoup d’Etats côtiers fait que la plupart
d’entre eux continuent de pêcher en toute impunité, affirme
François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace. Cela ne
sert à rien de demander poliment à ces bateaux d’arrêter de pêcher
en dehors des lois. Nous avons besoin de règles strictes qui
empêchent la pêche pirate et sanctionnent ceux qui s’en rendent
coupables».

Cette nouvelle base de données enrichit celle lancée par
Greenpeace en 2007 qui contenait uniquement les bateaux recensés
par les organisations régionales de gestion des pêches et les
gouvernements. «Les listes officielles sont très limitées et ne
contiennent pas certaines informations fondamentales comme le nom
des entreprises propriétaires des bateaux impliqués dans la pêche
pirate».

Greenpeace demande à la filière des produits de la mer de ne pas
s’approvisionner auprès d’entreprises inscrites sur cette liste
noire.

Pour lutter efficacement contre la pêche pirate, Greenpeace
préconise la création par les Nations Unies d’un «Interpol des
mers», un organisme ayant accès immédiat à une base de données
internationale regroupant l’ensemble des navires et entreprises
impliqués dans la pêche pirate. «Le premier pas pour s’assurer que
le marché n’écoule pas de poissons issus de la pêche pirate est de
permettre aux acheteurs d’identifier les entreprises impliquées
dans ce type de pêche», conclut François Chartier.

Pour mettre fin à la surpêche, Greenpeace milite pour la
création d’un réseau de réserves marines couvrant 40% de la surface
marine mondiale où la pêche serait interdite. Sur les 60% restants,
une gouvernance permettant une pêche durable doit être mise en
place.

Site: Black list (en
anglais)