Les dirigeants du G20 parlent de protection du climat, mais continuent de subventionner massivement les énergies fossiles. Une aberration qui se révèle tragique, aussi bien du point du vue du climat que de celui de l’économie.

Avantages fiscaux pour le diesel, absence de taxes sur le carburant usé dans l’aviation, soutien au charbon, etc. De telles politiques devraient être interdites dans une époque marquée par l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Ces soutiens aux énergies fossiles poussent la planète vers le chaos climatique et bloquent les changements nécessaires dans le secteur de l’énergie et des transports. Chaque année les pays du G20 dépensent près de 4 mille milliards d’Euros pour soutenir des énergies dépassées.

Ce weekend, les dirigeants du G20 se réunissent à Hambourg. Ils évoqueront notamment la question du réchauffement climatique. Mais la portée de ces débats sera très limitée si la question des subventions n’y est pas évoquée.

Les actes doivent remplacer les paroles
Les gouvernements concernés ont pourtant compris depuis longtemps que la protection du climat et le soutien financier aux fossiles ne sont pas compatibles. En 2009, lors du sommet du G20 de Pittsburgh ils s’engageaient déjà à se débarrasser des subventions aux énergies fossiles. Une promesse réitérée année après année à chaque nouveau sommet, à chaque conférence internationale sur le climat, et plus particulièrement lors du sommet du G7 à Elmau en 2015, où Angela Merkel s’est présentée en héroïne du climat. Mais ces promesses n’ont pour l’heure pas été concrétisées. Les gouvernements n’ont ni réduit leurs subventions, ni même mis en place un échéancier dans ce domaine.

Les nombreux avantages des renouvelables
Pourtant ils auraient beaucoup à y gagner. Une étude de Greenpeace Allemagne montre que dans la moitié des pays du G20 les coûts de production du photovoltaïque et de l’éolien sont d’ores et déjà plus bas que ceux de l’électricité nucléaire ou des centrales à charbon. D’ici à 2030, donc dans une décennie, les prix des renouvelables dans les pays du G20 seront tellement avantageux qu’ils défieront toute concurrence.

Au regard de ces perspectives alléchantes, le maintien du soutien aux énergies fossiles est le signe d’un double aveuglement, climatique, certes, mais aussi économique. Il est aujourd’hui clair que de continuer à investir dans les énergies fossiles, c’est mettre son argent dans des technologies qui perdent rapidement leur compétitivité. Les chefs d’état réunis cette semaine à Hambourg doivent saisir l’opportunité du sommet du G20 pour inverser concrètement la tendance et appeler à un essor global des énergies renouvelables afin de profiter de tous leurs avantages environnementaux et économiques.