Un peu partout sur la planète, de vastes régions du monde sont à nouveau en proie à des incendies de forêt qui ne sont pas, ou insuffisamment, combattus. Par exemple au Brésil et en Russie.

En 2019, la communauté internationale a été choquée par les incendies de végétation qui ont fait rage dans le monde entier. En 2020, les choses pourraient encore empirer. Dans des pays comme la Russie et le Brésil, d’énormes zones sont déjà en train de brûler. Le bassin de l’Amazone affronte une triste réalité: 2248 points chauds ont été identifiés par satellite. Une situation que la région n’a pas connue depuis 2007. En comparaison, en juin 2019, ce sont 1880 points chauds qui ont été identifiés. Il y a donc une augmentation de près de 20 % pour la même période en 2020. 

Le bassin de l’Amazone brûle

Avec l’arrivée de la saison sèche, le tableau dans la région amazonienne est encore plus catastrophique qu’en 2019 à bien des égards. « Ces incendies ne sont pas un accident », déclare Rômulo Batista, qui travaille pour Greenpeace Brésil dans la région amazonienne. « Le gouvernement du Brésil, dirigé par Jair Bolsonaro, encourage le secteur agricole à exploiter davantage l’Amazonie. Pendant la pandémie de Covid 19, la déforestation a augmenté de façon spectaculaire. Les feux sont délibérément allumés pour défricher des terres, en particulier pour l’agriculture industrielle ».

Les scientifiques ont récemment mis en garde : l’Amazonie approche du point de basculement à partir duquel elle serait largement désertifiée. Cela entraînerait l’extinction de millions d’espèces animales sauvages, dont beaucoup restent à découvrir. Elle menacerait également l’existence de populations autochtones, déjà aux prises avec de nombreuses difficultés, dont l’épidémie du Covid-19 qui touche durement ces communautés.

Greenpeace demande donc à la Commission européenne de proposer rapidement une législation contraignante pour des chaînes d’approvisionnement sans déforestations. Il faut s’assurer que des produits tels que le soja, le bœuf, l’huile de palme et le cacao ne puissent entrer sur les marchés européens que si le processus de production respecte les personnes et l’environnement. La situation actuelle démontre la nécessité d’instaurer des contraintes légales en la matière. De même, Greenpeace demande que la conclusion de l’accord commercial UE-Mercosur soit suspendue. L’accord réduirait les droits de douane sur les produits dont la production constitue un vecteur fort de déforestation et les rendrait économiquement plus attractifs.    

Mauvaises nouvelles en provenance de Sibérie

Le Brésil n’est pas le seul pays où le nombre et l’intensité des incendies dévastateurs de 2019 pourrait être dépassée. De mauvaises nouvelles proviennent également de Russie. La saison sèche d’été a également commencé ici avec une forte augmentation des zones touchées par les faux de forêt. Les incendies font principalement rage dans les forêts de pins et de mélèzes, qui abritent des animaux tels que les ours, les loups et les lynx. La superficie totale atteint actuellement 3,2 millions d’hectares, ce qui correspond à la taille de la Slovénie. La majorité des forêts se trouvent dans les régions reculées de la Russie orientale et de la Sibérie. Les incendies sont déclenchés par une vague de chaleur combinée à la sécheresse, ce qui rend la végétation plus facilement inflammable. Le 20 juin, la ville sibérienne de Verkhovyansk, normalement l’une des villes les plus froides du monde, suffoquait sous une température de 37°C, battant tous les records de chaleur.

Les zones éloignées sont difficiles d’accès et la plupart des incendies ne sont même pas combattus – au motif que l’intervention serait très complexe et coûteuse. Greenpeace et d’autres organisations sont actives en Russie pour prévenir et combattre les incendies. Mais là où les personnes et les équipements ne peuvent être acheminées que par avion, personne ne peut vraiment remplacer les agences gouvernementales.