le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de publier son rapport d’évaluation concernant le réchauffement climatique et les moyens d’y faire face.

La publication de ce rapport majeur arrive à un moment déterminant, alors que les gouvernements font le bilan de leurs actions dans le cadre de l’Accord de Paris. Le verdict des scientifiques est le suivant :
 

« La fenêtre d’opportunité dont nous disposons pour assurer un avenir vivable et soutenable pour l’ensemble de la population se referme rapidement. »

« Des transitions rapides et de grandes envergure sont nécessaires dans tous les secteurs et les systèmes. »

« Les décisions et les actions mises en œuvre au cours de cette décennie auront des répercussions aujourd’hui et pendant des milliers d’années à venir. »

Le Rapport de synthèse contient les conclusions des contributions des trois groupes de travail au sixième Rapport d’évaluation (RE6) et des récents trois rapport spéciaux du GIEC. Il constitue une analyse approfondie de milliers d’articles de recherche évalués par un comité de lecture et publiés au cours de la dernière décennie, avec de plus amples détails dans les six rapports récemment publiés. En résumé, notre point de vue en dix messages clés est le suivant :

La situation est mauvaise et elle s’aggrave rapidement

  • L’heure est grave : les changements climatiques d’origine humaine sont rapides,  répandus et s’intensifient
  • C’est pire que ce que qui était prévu : les impacts et les risques se manifestent plus tôt et s’aggravent de plus en plus rapidement
  • C’est profondément injuste : les personnes les moins responsables sont les plus durement touchées
  • Le pire reste à venir : nous nous dirigeons vers des risques très élevés et des pertes irréversibles

Mais nous avons une énorme opportunité pour changer le cours de l’histoire

  • L’objectif de 1,5 °C est encore à notre portée : l’objectif à long terme de l’Accord de Paris peut encore être atteint si nous prenons des mesures urgentes
  • Nous disposons des solutions nécessaires : nous pouvons réduire de moitié les émissions mondiales d’ici 2030 en vue d’atteindre la neutralité carbone
  • La sortie des combustibles fossiles doit être rapide : il y a déjà trop d’infrastructures fossiles en place

Nos actions comptent

  • De vraies solutions, et ce sans délai. Nous devons voir au-delà des modèles en préconisant des solutions capables de donner des résultats lors de leur application réelle.
  • L’équité et l’inclusion sont fondamentales. Les déficits de contributions financières doivent être réglés et ceux qui ont la plus grosse part de responsabilité doivent assumer le “leadership”.
  • Passer des efforts progressifs aux efforts transformateurs. Tous les secteurs sont concernés et tout le monde doit agir. MAINTENANT!


Pour en savoir plus:


Vous trouverez ci-dessous une explication plus détaillée de ces dix points clés.

1. Les changements climatiques d’origine humaine sont répandus et rapides et continuent de s’intensifier

Les changements climatiques d’origine humaine ont désormais des répercussions sur les conditions météorologiques et les extrêmes climatiques dans toutes les régions du monde. Les impacts ainsi que les pertes et dommages environnementaux et humains qui en découlent sont très répandus.

Les effets sur les écosystèmes ont été ressentis plus tôt, sont plus répandus et ont des conséquences plus importantes que ce qui avait été prévu. La moitié des espèces se déplacent déjà en raison de l’impact des changements climatiques sur leur environnement. 

Les preuves des changements liés aux phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les précipitations abondantes, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et, en particulier, leur attribution à l’influence humaine, n’ont fait que se renforcer.

2. Les impacts et les risques se manifestent plus tôt et s’aggravent de plus en plus rapidement

Les évaluations considèrent désormais que les niveaux d’impact et de risque cumulatifs au niveau mondial atteignent un seuil allant d’élevé à très élevé à des niveaux de réchauffement plus bas que ce qui avait été prévu dans le précédent rapport d’évaluation (RE5). 

Extrait de la figure SPM.4 (a) du rapport de synthèse, Global Reasons for Concern (RFC), comparant les évaluations du RE6 (bande épaisse) et du ER5 (bande mince). Les transitions au niveau du risque ont généralement évolué vers des températures plus basses en raison de l’actualisation des connaissances scientifiques.

Actuellement, le réchauffement moyen de la planète est d’environ 1,1°C et nous nous dirigeons vers un réchauffement avoisinant les 3°C. 

Les évaluations estiment que les écosystèmes uniques et en péril seront déjà fortement menacés dans un avenir proche à 1,2°C, et ce en raison de la mortalité massive des arbres, du blanchiment des récifs coralliens, du déclin important des espèces dépendant de la banquise et des épisodes de mortalité massive dus aux vagues de chaleur. À 1,5°C seulement, jusqu’à 14 % des espèces évaluées dans les écosystèmes terrestres seront probablement confrontées à un risque très élevé d’extinction. 

Atteindre 1,5°C de réchauffement entraînera une augmentation et une aggravation des extrêmes de chaleur et des conditions dangereuses de chaleur et d’humidité, des précipitations extrêmes et des inondations qui en découlent, des cyclones tropicaux, des incendies de forêt et des phénomènes extrêmes liés au niveau de la mer.

Entre 1,5 °C et 2,5 °C de réchauffement, les risques associés à des événements singuliers à grande échelle ou à des points de basculement, tels que l’instabilité de la calotte glaciaire ou la perte d’écosystèmes dans les forêts tropicales, passent à un niveau de risque élevé.

Avec un réchauffement d’environ 1,9 °C, la moitié de la population humaine pourrait être confrontée à des périodes de conditions climatiques potentiellement mortelles dues aux effets conjugués de la chaleur et de l’humidité extrêmes d’ici 2100.

Si le réchauffement se maintient entre 2°C et 3°C, les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental disparaîtront presque complètement, et ce de manière irréversible.

3. Les personnes les moins responsables sont les plus durement touchées

Les communautés vulnérables qui ont historiquement le moins contribué à la crise climatique sont les plus touchées. Près de la moitié de la population mondiale (de 3,3 à 3,6 milliards de personnes) vit dans des milieux hautement vulnérables aux changements climatiques. Entre 2010 et 2020, la mortalité humaine due aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes était 15 fois plus élevée dans les régions hautement vulnérables que dans les régions très peu vulnérables.

Dans le même temps, 10 % des ménages les plus riches ont contribué à 45 % des émissions de gaz à effet de serre issues de la consommation des ménages à l’échelle mondiale.

4. Nous nous dirigeons vers des risques allant d’élevés à très élevés, en plus de ne pas parvenir à réduire les émissions mondiales 

Vu les politiques mises en œuvre à la fin 2020, nous nous dirigeons vers un réchauffement de 3,2°C d’ici 2100. (les estimations qui considèrent les plus récentes politiques (contributions nationales déterminées CND (“NDC”) annoncées avant la COP26 pour 2030, sans augmentation de l’ambition) sont légèrement meilleure, avec un réchauffement médian de 2,8°C.)

Au lieu de réduire de moitié les émissions mondiales d’ici 2030, ce qui serait nécessaire pour respecter la limite de réchauffement prévue par l’Accord de Paris, il n’y aurait aucune baisse des émissions mondiales d’ici 2030.

Extrait de la figure SPM.5 (a) du rapport de synthèse, Trajectoires d’émissions mondiales compatibles avec les politiques mises en œuvre et les stratégies d’atténuation. Les champs rouges représentent les trajectoires d’émissions tenant compte des politiques mises en œuvre à la fin 2020 et les trajectoires d’émissions tenant compte de la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national annoncées avant la COP26.

5. L’objectif à long terme prévu par l’Accord de Paris peut encore être atteint si nous prenons des mesures immédiates

Si les émissions se poursuivent, nous sommes en voie d’atteindre 1,5°C de réchauffement à court terme. Ce qui compte est de savoir si le réchauffement s’arrêtera à ce moment-là, suivi par une période de refroidissement plus tard, ou s’il continuera de grimper pour atteindre des niveaux de réchauffement beaucoup plus élevés.

En suivant les trajectoires de réduction des émissions les plus rapides (C1), les température plafonneraient entre 1,4°C et 1,6°C (médiane à 1,6°C), ce qui serait suivi d’une redescente de la température moyenne mondiale d’environ 1,3°C d’ici la fin du siècle (Voir la “Table 3.1”). 

Ainsi, si des mesures urgentes sont prises, l’objectif de réchauffement climatique à long terme de l’Accord de Paris est encore à portée de main. Il faudrait pour cela réduire environ de moitié les émissions mondiales d’ici 2030, puis atteindre zéro émissions nettes d’ici 2050 environ, et enfin atteindre et maintenir des émissions nettes négatives de CO2 à l’échelle mondiale, avec des taux annuels d’élimination du dioxyde de carbone (EDC) supérieurs aux émissions de CO2 restantes.

Il est essentiel de limiter autant que possible tout dépassement de 1,5°C, notamment en réduisant au minimum la durée de ce dépassement, car le refroidissement progressif n’annulerait pas les effets irréversibles engendrés par le plafonnement du réchauffement (tels que la disparition d’espèces ou la fonte de la calotte glaciaire). En outre, si l’EDC2 est aujourd’hui nécessaire, elle s’accompagne de nombreuses incertitudes, de sorte qu’il convient de n’y recourir que de manière limitée. Comme le conclut le GIEC dans ses rapports précédents :

« Le déploiement de l’EDC à grande échelle n’a pas fait ses preuves, et la dépendance à l’égard de cette technologie constitue un risque majeur pour notre capacité à limiter le réchauffement à 1,5°C. L’élimination du CO2 est moins nécessaire dans les trajectoires qui misent principalement sur l’efficacité énergétique et la faible demande. »
(GIEC, RS15 / IPCC SR15)

« Prioriser une décarbonation précoce tout en conservant une dépendance minimale aux technologies d’élimination du CO2 diminue le risque d’échec des efforts d’atténuation et renforce l’équité intergénérationnelle. »
(GIEC, RSCCTE / IPCC SRCCL)

6. La décennie actuelle est décisive et nous disposons de toutes les solutions nécessaires

Nous disposons de tous les outils nécessaires pour réduire au moins de moitié les émissions mondiales d’ici 2030. On estime que la moitié de ce potentiel d’atténuation est peu coûteux (moins de 20 $ US par tonne CO2 équivalent), voire qu’il permet de réaliser des économies.

Les contributions les plus importantes proviendraient de l’énergie solaire et éolienne, de la protection et de la restauration des forêts et d’autres écosystèmes, de systèmes alimentaires respectueux du climat et de l’efficacité énergétique sous toutes ses formes.

Extrait de la figure SPM.7 (a) du rapport de synthèse présentant un aperçu des options d’atténuation retenues et de leurs coûts et potentiels estimés en 2030.

D’ici à 2050, les mesures axées sur la demande peuvent réduire les émissions mondiales de GES de 40 à 70% par rapport aux scénarios de référence. Il s’agit des choix sociétaux concernant la façon dont nous utilisons les technologies et les ressources pour répondre à nos besoins en matière d’alimentation, de logement, de mobilité et de produits. L’une des mesures présentant le plus grand potentiel et le plus de synergies avec l’adaptation, la conservation de la biodiversité et la santé humaine est le passage à des régimes alimentaires faibles en viande, qualifiés de « régimes alimentaires équilibrés et durables » dans les rapports du GIEC. Dans l’ensemble, la fourniture de meilleurs services avec moins d’énergie et de ressources est compatible avec le bien-être de tous.

Extrait de la figure SPM.7 (b) du rapport de synthèse démontrant le potentiel des options d’atténuation axés sur la demande d’ici 2050.

7. La sortie des combustibles fossiles doit être rapide. Nous disposons déjà de trop d’infrastructures fossiles

Les infrastructures fossiles déjà en place suffisent pour générer un dépassement de la limite de réchauffement de 1,5°C si elles continuent d’opérer sans restrictions. Il n’y a donc pas de place pour de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles, et celles qui existent doivent être éliminées rapidement, comme l’illustre le graphique ci-dessous.

Extrait de la figure 3.5, section a).

En d’autres termes: laissons les énergies fossiles dans le sol.

« Environ 80% des réserves de charbon, 50% des réserves de gaz et 30% des réserves de pétrole ne peuvent pas être brûlées et émises si le réchauffement est limité à 2°C. On s’attend à ce que beaucoup plus de réserves ne soient pas brûlées si le réchauffement est limité à 1,5°C. » (Rapport synthèse version longue – hyperlien à venir)

Il est donc nécessaire d’abandonner les énergies fossiles. Mais à quelle vitesse ? Cela dépend de nombreuses hypothèses, et dans son rapport d’atténuation (RE6 GT3), le GIEC fournit plus de détails 

Dans les scénarios qui limitent le réchauffement à 1,5°C avec une probabilité supérieure à 50% et un dépassement nul ou limité, l’utilisation mondiale du charbon, du pétrole et du gaz au sein de telles trajectoires diminuerait jusqu’à 100%, 90% et 85% respectivement avec des valeurs médianes encore plus basses (Voir GT3, SPM C.3.2)

Les réductions les plus rapides sont nécessaires dans les trajectoires qui visent peu ou pas de dépassement de la limite du 1,5°C, qui maintiennent une faible dépendance à l’égard des technologies d’élimination du CO2, une faible pression sur les terres et la biodiversité et une utilisation des ressources hautement efficace Ces trajectoires sont illustrées par le scénario IMP-LD, dans lequel l’utilisation globale des énergies fossiles diminue d’environ 85% d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 2020 (voir GT3, Figure 3.6 et SPM C.3.6).

8. Nous devons voir au-delà des modèles en préconisant des solutions capables de donner des résultats lors de leur application réelle

Nous sommes entrés dans une décennie critique, au cours de laquelle nous devons réduire de près de moitié les émissions mondiales tout en assurant la sécurité alimentaire de la population et en protégeant et restaurant également  la nature.

Les grands changements depuis l’évaluation précédente sont les percées des énergies solaire et éolienne, qui atteignent désormais des niveaux de coûts égaux ou inférieurs à ceux des combustibles fossiles. Le coût peu élevé de ces sources d’énergies renouvelables permettra de décarboner différents secteurs par le biais de l’électrification. Ces évolutions se sont produites beaucoup plus rapidement que ne le prévoyaient les experts et que ne le prévoyaient les précédents scénarios d’atténuation. Cela change la donne.

Figure 2.4 : Réduction des coûts unitaires et utilisation de certaines technologies d’atténuation en évolution rapide. Le panneau supérieur (a) montre les coûts mondiaux par unité d’énergie (USD par MWh) pour certaines technologies d’atténuation en évolution rapide. Le panneau inférieur (b) montre l’adoption mondiale cumulative de chaque technologie, en GW de capacité installée pour les énergies renouvelables et en millions de véhicules pour les véhicules électriques à batterie. (Pour le texte officiel de la légende de la figure, voir le rapport version longue du SYR).

Le captage et le stockage du carbone (CSC), encore une fois, n’a pas progressé de manière significative. Il joue un rôle important dans de nombreux modèles de réduction des émissions, mais ne parvient toujours pas à s’imposer à grande échelle dans la réalité. Le GIEC résume ce qui suit : 

« Le déploiement et le développement des technologies de CSC (avec stockage à grande échelle du CO2 capturé) ont été beaucoup plus lents que ne le prévoyaient les évaluations précédentes. »

« La mise en œuvre de la CSC se heurte actuellement à des obstacles technologiques, économiques, institutionnels, écologiques, environnementaux et socioculturels. »

L’élimination technologique du dioxyde de carbone, où le CO2 est capturé directement dans l’atmosphère (captage direct dans l’air au stockage du carbone (CDASC)) ou l’élimination et le stockage du carbone dans la biomasse (ESCB), joue également un rôle dans la plupart des modèles d’atténuation, mais n’ont pas encore fait leur preuves à grande échelle. De plus, ils s’accompagne de nombreuses contraintes en termes de faisabilité et de soutenabilité – tout comme le reboisement à grande échelle.

Ainsi, alors que nous naviguons vers l’avenir, où l’élimination du dioxyde de carbone sera nécessaire – bien qu’elle le soit beaucoup moins avec des actions urgentes pour réduire les émissions à court terme – il est essentiel de regarder au-delà des modèles simplifiés. Prioriser les solutions d’élimination du dioxyde de carbone (EDC) qui maximisent les avantages en termes de durabilité et minimisent les risques, signifie donner la priorité aux options qui fonctionnent avec la nature et pour les communautés, comme comme le reboisement, la restauration des écosystèmes ou le piégeage du carbone dans les sols en contexte agricole. Cela est essentiel pour éviter les conflits avec d’autres besoins en matière d’utilisation des terres ou la création d’impacts environnementaux importants et de conflits en matière de droits de la personne et de sécurité alimentaire.

9. L’équité, l’inclusion et la finance sont fondamentales

L’ensemble des transformations nécessaires seraient impossibles sans équité et justice sociale, tant entre les pays qu’à l’intérieur de ceux-ci. Selon le GIEC, l’intégration de l’action climatique dans les politiques macroéconomiques peut soutenir des voies de développement durable à faibles émissions, les filets de sécurité et la protection sociale, avec un plus grand accès au financement pour favoriser l’accès aux infrastructures à faibles émissions, en particulier dans les régions en développement.

Le financement est au cœur des considérations d’équité. Il y a suffisamment d’argent dans le monde pour opérer un véritable changement, si les obstacles existants sont levés. Mais aujourd’hui, les flux financiers publics et privés destinés aux combustibles fossiles sont encore plus importants que ceux destinés à l’adaptation aux changements climatiques et à l’atténuation de leurs effets. 

(En effet, alors que le GIEC souligne les lacunes croissantes en matière de financement et d’adaptation que connaissent les communautés vulnérables, l’Agence Internationale de l’Energie signale que, rien que l’année dernière, les industries pétrolières et gazières ont engrangé la somme colossale de 4 000 milliards de dollars US!)

Les besoins annuels d’investissement avant 2030 sont 3 à 6 fois supérieurs aux niveaux actuels rien que pour l’atténuation, avec les besoins les plus importants situés dans les pays en développement. Pour changer cette situation, les gouvernements et les institutions financières devront aligner leurs objectifs et leurs politiques sur l’objectif du 1,5°C et devront retirer des barrières. Au niveau international, des solutions équitables doivent être élaborées pour répondre aux besoins en matière d’adaptation et d’atténuation et pour remédier aux pertes et dommages subis par les personnes les moins responsables des changements climatiques.

10. Passer des efforts progressifs aux efforts transformateurs. Tous les secteurs sont concernés et tout le monde doit mettre la main à la pâte

Le temps dont nous disposons pour mettre en œuvre un développement résilient au climat s’envole rapidement. Pour atteindre l’Accord de Paris et les autres objectifs de durabilité que nous nous sommes fixés, nous devons penser au-delà des technologies, des secteurs et des acteurs individuels et adopter des approches holistiques, inclusives et transformatrices qui englobent à la fois l’atténuation et l’adaptation.

Nous devons absolument prendre des mesures pour protéger et restaurer notre biodiversité. En prenant soin de la nature, nous prenons soin de nous-mêmes. Selon le GIEC, le maintien de la résilience de la biodiversité et des services écosystémiques à l’échelle mondiale dépend de la conservation efficace et équitable d’environ 30 à 50 % des terres, des eaux douces et des océans de la planète, y compris les écosystèmes actuellement proches de l’état naturel.

Pour réaliser des « transitions rapides et profondes dans tous les secteurs et systèmes », nous avons besoin de lois et de politiques robustes et d’une coopération internationale. Tout le monde a un rôle à jouer, et les personnes ayant la plus grande part de responsabilité et de capacités doivent montrer la voie. Cela vaut pour les gouvernements, les entreprises, les investisseur·ses et les personnes à haut revenu.

Et maintenant, quoi?

Les scientifiques ont livré leur boîte à outils pour la survie. Il nous appartient maintenant de veiller à ce que les gouvernements, les entreprises, les investisseurs et les citoyens agissent en fonction des données scientifiques. Et que nous fassions en sorte que cela devienne une affaire personnelle.


Extrait de SYR Figure SPM.1 (c) : Les changements observés (1900-2020) et projetés (2021-
2100) de la température à la surface du globe (par rapport à 1850-1900), qui sont liés aux changements des conditions et des impacts climatiques, illustrent la façon dont le climat a déjà changé et changera tout au long de la vie de trois générations représentatives (nées en 1950, 1980 et 2020)