L’impact sur nos écosystèmes

Le plastique pollue toute la Planète. On le trouve partout : au fond des océans, sur les chemins des forêts les plus lointaines, dans les glaces de l’Arctique et jusque sur les plages où les tortues font leurs nids. Nous ne savons pas exactement combien de temps il faut pour que les plastiques fabriqués à partir du pétrole se dégradent (ni même d’ailleurs s’ils se dégradent), mais ce qui est sûr, c’est qu’une fois qu’ils sont dans nos sols, nos rivières et nos océans, on ne peut plus les en faire sortir.

Le plastique que nous voyons s’échouer sur les côtes ou flotter à la surface de l’eau n’est que la partie visible du tas d’ordures. Plus de deux tiers du plastique rejeté dans la mer se retrouve au fond de l’océan, créant ainsi sous les eaux un amoncellement de déchets de plus en plus grands. Pire encore, les bouteilles, sacs et autres déchets se décomposent au fil du temps en morceaux de plus en plus petits, jusqu’à former ce qu’on appelle du microplastique, qui, tout en étant invisible à l’œil nu, exerce lui aussi une action délétère sur les écosystèmes.

Les déchets en plastique sont tout autant problématiques sur terre qu’en haute mer : ils remplissent les décharges, encombrent les cours d’eau et génèrent de la pollution lorsqu’on les brûle à ciel ouvert ou en incinérateur. Par ailleurs, certains plastiques contiennent et émettent des substances chimiques dangereuses, sources elles aussi de risques pour la faune et les populations.

Enfants jouant sur une plage bondée de plastique à Manille

Le mythe du recyclage

Seul 9 % du plastique mondial est recyclé. Même dans les pays développés, le taux de recyclage du plastique collecté par les ménages est souvent très inférieur à 50 %. Une très petite partie seulement de cette quantité est réutilisée pour fabriquer des emballages. La plupart des déchets d’emballage « recyclés » se retrouvent dans des produits de moindre valeur ou irrecyclables, ce qui signifie que ce processus a simplement pour effet de retarder l’inéluctable voyage vers la décharge.

Les insuffisances de leur conception, l’absence d’infrastructures et de dispositif capable d’assurer le suivi des déchets en plastique sont autant de facteurs qui restreignent l’efficacité du recyclage et qui, à échéance prévisible, entérinent le destin de déchets de la plupart de ces emballages.

Les employés du camion à ordures ramassent le plastique mélangé des ménages pour le recycler

Un problème exporté

Pire encore, la plus grande partie des emballages collectés en vue de leur « recyclage » dans les pays du Nord sont exportés dans les pays du Sud. Avant d’interdire ce commerce en 2018, la Chine importait à elle seule près de 8 millions de tonnes de déchets plastique par an. Désormais, ceux-ci ont pour destination principale l’Asie du Sud-Est, où le manque d’infrastructures et de réglementation complique la gestion des flux de déchets, tant internes que de provenance étrangère.

Parallèlement, les fabricants de produits de grande consommation partent à la conquête de nouveaux marchés dans le Sud, poussant à l’achat de produits conditionnés individuellement dans des emballages plastique jetables.

Plastique et le changement climatique

Les émissions de gaz à effet de serre issues du cycle de vie des plastiques compromettent la capacité de la communauté mondiale à contenir la hausse de la température du Globe au-dessous de 1,5° C. Les plastiques sont fabriqués à plus de 90 % à partir de combustibles fossiles, et un rapport récent du CIEL estime que la pollution mondiale résultant de leur production et de leur incinération atteindra, pour la seule année 2019, le niveau des émissions de 189 centrales au charbon. Le même document estime que les rejets de gaz à effet de serre issus des plastiques pourraient représenter à l’horizon 2050 10 à 13 % de la totalité du budget carbone restant. La surproduction et la surconsommation de plastiques, si elles devaient continuer au même rythme, pourraient atteindre l’équivalent de 20 % de la consommation mondiale de pétrole d’ici le milieu du siècle.

Selon l’étude, les plastiques seuls pourraient consommer entre 10 et 13 % du carbone total dont nous disposons pour atteindre l’objectif de 1,5 degré. Si la production et la consommation de plastiques ne diminuent pas, 20 % de la consommation mondiale de pétrole sera attribuable aux plastiques d’ici le milieu du siècle.

Usine de raffinage de pétrole d’ExxonMobil à Baytown, Texas.

Solutions

Que faire devant une telle situation ? Les objectifs à court terme pourraient consister à supprimer les emballages superflus difficiles ou impossibles à recycler, et à développer l’usage de systèmes réutilisables ou rechargeables pour le transport et le stockage des produits. À long terme, il nous faudra changer nos habitudes de consommation. Nous devrons, par exemple, acheter moins de produits transformés et de plats cuisinés, qui engendrent énormément de déchets.

Vendeur et acheteur dans un magasin sans emballages
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