Le label FSC permet-il une gestion durable des forêts? L’enquête menée dans le cadre du reportage diffusé le 16 octobre 2018 sur ARTE tente de répondre à cette question. Les réponses sont alarmantes.

« Forêts labellisées, arbres protégés ? » tel est le titre du documentaire d’ARTE. La question est de savoir si le Forest Stewardship Council (FSC), le meilleur label écologique dans le domaine de la gestion des forêts et du bois, peut freiner la déforestation. Après deux années d’enquête, le constat est amer. La certification FSC n’est pas en mesure de combler les lacunes juridiques existantes en matière de protection des forêts. C’est le contraire qui se produit: la certification favorise dans certains cas une exploitation toujours plus intense de la forêt, au détriment de la biodiversité et de ses habitants.

Les 25 années d’existence de FSC démontrent que les mesures volontaires sont insuffisantes pour protéger efficacement les dernières forêts primaires de la planète. Des conflits violents avec les populations locales, fortement dépendantes de leur utilisation de la forêt, sont devenus fréquents dans les zones à haut risque telles que le bassin du Congo ou le Brésil.

La situation est parfaitement résumée par cette militante suédoise qui interpelle FSC depuis une décennie pour dénoncer la destruction des dernières forêts primaires de son pays: « Il est trompeur de considérer FSC comme un label écologique. Cette initiative essaie simplement d’équilibrer les intérêts entre l’écologie, l’industrie et les questions sociales dans un système démocratique. » Or dans ce contexte c’est le plus souvent l’industrie du bois qui s’impose, à cause de ses très gros moyens financiers.

Le documentaire aborde l’une des plus grandes faiblesses du système FSC: le « bois contrôlé ». Ce bois, étiqueté « FSC Mix », que l’on retrouve très souvent dans les produits en papier, n’est pas assez étroitement surveillé. Il est impossible à ce stade de garantir qu’un produit « FSC Mix » ne contient pas de bois issu de la destruction de forêt à haute valeur écologique.

Les organisations de défense de l’environnement sont d’accord pour affirmer que les autres labels dans l’industrie du bois sont encore plus faibles que FSC. L’ensemble du processus de certification forestière mondiale est en crise. Le timing ne pourrait pas être plus alarmant: cette crise survient au moment où les états signataires de l’Accord de Paris sur le climat ont désespérément besoin de freiner, voir même d’inverser, la déforestation pour se donner une chance d’atteindre l’objectif de limiter le réchauffement à 1.5°.

Personne n’a la solution pour le moment. Le label FSC continue d’être nécessaire pour la gestion durable des forêts. Mais l’organisation qui chapeaute cette certification doit d’urgence se donner les moyens de ne plus être complice de la déforestation. Des mesures juridiques efficaces doivent être mises en œuvre pour protéger les forêts en danger. Enfin, il faut faire baisser la demande en bois en réduisant drastiquement le recours aux produits jetables, notamment les produits hygiéniques, ainsi que les masses d’emballages.

Greenpeace Suisse a décidé de résilier son adhésion au FSC à fin 2017 – parce que nous sommes convaincus qu’une critique indépendante sera plus efficace pour faire avancer les réformes dont ce label a urgemment besoin.

 

Zero Waste: Rethink, Reduce, Reuse, Recycle et Replace

Notre vision Zéro déchets suppose un changement et une consommation attentive de la part de tout le monde (Rethink). Ainsi, nous évitons tout ce qui est inutile (Reduce). Pour les autres emballages, nous misons sur leur réutilisation (Reuse) et nous les recyclons à la fin de leur vie (Recycle). Naturellement, nous privilégions aussi les matériaux les plus écologiques (Replace).