« L’énergie verte rime avec liberté et avenir », déclare Svitlana Shyian. Svitlana était directrice d’hôtel. Aujourd’hui, elle installe des panneaux solaires. Sa formation a été cofinancée par Greenpeace Ukraine.
Chaque jour qui passe, l’armée russe attaque de nouvelles cibles en Ukraine. Le réseau électrique est particulièrement touché. Les communes tentent par conséquent d’organiser leur approvisionnement en électricité de manière aussi autonome que possible. Pour cela, elles ont besoin de matériel et de personnel qualifié, deux ressources qui font défaut.
C’est dans ce contexte que des projets tels que « Solar Women Power » et « Sun for Ukraine » ont vu le jour. Au cours des deux dernières années, 30 femmes de Kharkiv, Lviv, Ivano-Frankivsk, Mykolaïv et Dnipropetrovsk ont appris le métier d’installatrice solaire.
« Ce domaine était considéré comme un bastion masculin. Aujourd’hui, les femmes assument courageusement de nouveaux rôles et transmettent leurs connaissances. Elles comblent non seulement des lacunes, mais favorisent également la transition vers un approvisionnement énergétique de plus en plus indépendant et respectueux de l’environnement », explique Polina Kolodiazhna, responsable de programme chez Greenpeace Ukraine.
Le projet « Solar Women Power » est mené par l’organisation Women in Tech Ukraine, avec le soutien de Greenpeace Ukraine et de l’ONG tchèque People in Need. Le projet « Sun for Ukraine » vise à rendre l’approvisionnement énergétique des hôpitaux ukrainiens plus autonome. Il est né d’une initiative de Greenpeace Ukraine et de la fondation allemande Biohaus.
«La formation de Greenpeace était un cadeau»
Les femmes de « Solar Women Power » sont des spécialistes très recherchées. Dans la commune de Tchortkiv, deux diplômées ont rejoint une équipe d’ingénieur·es en énergie. Ensemble, elles ont installé deux installations solaires sur le toit de l’hôpital local.
Ces panneaux solaires fournissent jusqu’à 50 000 kWh d’électricité par an à la maternité et au service des maladies infectieuses. Cela représente une économie d’environ 8000 CHF en coûts énergétiques pour l’hôpital.
Svitlana Shyian a participé à l’installation. Auparavant, elle gérait un hôtel. « La formation Greenpeace est un cadeau. L’énergie verte est synonyme de liberté et d’avenir. Nous avons construit l’ensemble de l’installation nous-mêmes, et j’ai réalisé que je voulais créer ma propre entreprise dans le domaine de l’énergie solaire. Ce job me donne de l’énergie, au sens propre comme au sens figuré. »
«Plus efficace que les discours»
« Nous disposons d’un centre d’apprentissage numérique, d’équipements modernes, de programmes 3D et, grâce à Greenpeace et à la fondation allemande Biohaus, désormais aussi de panneaux solaires et d’outils », explique Elvira Arkhipovam, enseignante dans un centre de formation professionnelle à Kharkiv.
Ce centre de formation s’adresse principalement aux femmes et aux personnes déplacées par le conflit. « Les femmes doutent souvent d’elles-mêmes. Lorsqu’une femme installe de ses propres mains un système solaire, cela brise les stéréotypes de manière beaucoup plus efficace que n’importe quel discours motivant », déclare Oksana Zabolotna, cofondatrice et directrice de Women in Tech Ukraine.
C’est exactement ce qu’ont vécu de nombreuses diplômées du centre de formation. Pour certaines, cela a été un premier pas dans le domaine technique, pour d’autres, une occasion d’élargir leur horizon professionnel.
«Je voulais faire un travail plus manuel»
Nataliia est originaire de Mykolajiw. Avant l’invasion russe, elle était ingénieure en chef dans une entreprise industrielle locale. Après la destruction de l’entreprise par des missiles russes, Nataliia a dû se réorienter. Elle a découvert le programme « Solar Women Power » et a décidé d’apprendre un nouveau métier.
La formation l’a également aidée à mieux comprendre le fonctionnement des énergies renouvelables. Elle avait une petite installation solaire chez elle, mais ne savait pas comment l’utiliser. « Maintenant, je sais comment tout est installé, quelle est la fonction de chaque composant et comment utiliser correctement l’installation. » Nataliia envisage désormais d’ouvrir sa propre entreprise avec son mari.
Une autre participante à la formation, qui s’appelle elle aussi Nataliia et est originaire d’Ivano-Frankivsk , était professeure de mathématiques et souhaitait changer de carrière. « Je voulais faire un travail plus manuel. Quelque chose de physique. » Elle estime que l’entrée des femmes dans des professions traditionnellement masculines représente un changement social important. Elle est fière d’y contribuer. « Je veux contribuer à trouver des solutions qui aident vraiment les gens. L’énergie solaire est exactement cela. »


