Aujourd’hui, Ben van Beurden, le directeur général de Royal Dutch Shell, s’est adressé à des investisseurs pour les informer que son entreprise ne forera pas pour du pétrole dans l’Arctique en 2014. Cette décision suit un verdict rendu par un tribunal étasunien demandant des informations environnementales plus détaillées à l’administration US suite à une plainte déposée par des ONG environnementales et des organisations de peuples autochtones.


A travers le monde, un formidable mouvement citoyen s’est mobilisé pour la protection de l’Arctique. ©Greenpeace/Lundahl

Aujourd’hui, Ben van Beurden, le directeur général de Shell, s’est adressé à des investisseurs pour les informer que son entreprise ne forera pas pour du pétrole dans l’Arctique en 2014. Cette décision suit un verdict rendu par un tribunal étasunien demandant des informations environnementales plus détaillées à l’administration US suite à une plainte déposée par des ONG environnementales et des organisations de peuples autochtones.

En réaction à cette nouvelle, Charlie Kronick, chargé de la campagne Arctique chez Greenpeace International, a déclaré: « La décision de Shell de jouer sur l’Arctique était une erreur aux proportions épiques. L’entreprise a dépensé énormément de temps et d’argent pour un projet qui ne lui a rien rapporté à part une mauvaise publicité et une réputation d’incompétence. La seule bonne décision que M. van Beurden peut prendre, c’est de réduire les pertes de l’entreprise et abandonner définitivement tout projet de forages pétroliers dans l’Océan Arctique. »

« Les autres entreprises pétrolières observent attentivement l’échec de Shell dans l’Arctique, elles doivent conclure que l’Arctique est trop éloigné, trop hostile et trop emblématique pour y forer pour du pétrole. A une époque où les bénéfices déclinent, où les coûts augmentent et où le public est plus mobilisé que jamais, le jeu n’en vaut tout simplement pas la chandelle. »

« Des millions de personnes sur toute la planète ont contribué à dénoncer les forages pétroliers dans l’Arctique au point d’en affecter la réputation de Shell. Nous allons continuer à faire monter la pression tant que Shell n’aura pas définitivement abandonné ses vues sur le fragile environnement arctique. C’est une des principales préoccupations environnementales de notre époque. Nous tirons un trait sur la glace pour dire aux compagnies pétrolières qu’elles n’iront pas plus loin. »  

Depuis 2003, Shell a dépensé plus d’USD 5 milliards pour ses projets en Alaska. Elle n’a pas pu forer un seul puits suite à une série de bévues confinant au désastre lors d’un accident durant la saison de forage 2012. Depuis fin 2013, plus de 150’000 personnes ont écrit à Ben van Beurden, directeur général de Shell, pour lui demander d’abandonner les projets de l’entreprise dans l’Arctique et reconnaître qu’opérer dans un tel environnement constitue un défi insurmontable.

Shell reste malheureusement partenaire de Gazprom et de ses projets de forages pétroliers en Mer de Barents avec la plateforme Prirazlomnaya, contre laquelle avaient protesté les « 30 de l’Arctique », arrêtés le 19 septembre 2013 et retenus durant plus de 3 mois en Russie. Greenpeace continuera son engagement contre Gazprom et tous les projets de forages pétroliers dans l’Océan glacial arctique.

Les organisations qui ont gagné en justice contre Shell sont: Native Village of Point Hope, Inupiat Community of the Arctic Slope, Alaska Wilderness League, Center for Biological Diversity, Defenders of Wildlife, National Audubon Society, Natural Resources Defense Council, Northern Alaska Environmental Center, Oceana, Pacific Environment, Resisting Environmental Destruction on Indigenous Lands (REDOIL), Sierra Club, The Wilderness Society, and World Wildlife Fund. Elles étaient représentées par Earthjustice, une organisation à but non lucratif.