Des perturbateurs sexuels et autres produits chimiques pouvant nuire aux organes de reproduction, entraîner des problèmes de croissance et de développement, et endommager le système immunitaire ont été identifiés comme contaminant l’enfant encore dans l’utérus, selon un rapport rendu public aujourd’hui par Greenpeace Royaume-Uni (1). Le rapport conclut également qu’il est fortement probable que ces substances toxiques aient des conséquences plus graves sur les enfants au stade périnatal (dans les mois qui entourent la naissance), que sur les adultes, du fait des différences de schémas d’absorption, de métabolisme et d’excrétion des substances toxiques.

Londres (Grande-Bretagne). La publication de ce
rapport coïncide avec la publication des résultats de tests
effectués par des scientifiques indépendants, et commandés par
Greenpeace (2). Ces tests ont trouvé les mêmes substances toxiques
dangereuses dans des échantillons de produits de consommation,
comprenant des pyjamas pour enfants, des jouets, des biberons, et
également des parfums, des peintures, des produits nettoyants et
des parfums d’ambiance pour l’intérieur des véhicules. Ces
substances toxiques polluantes peuvent être transmises de la mère
au foetus et les enfants très jeunes peuvent les absorber depuis
les produits de consommation qu’ils portent à leur bouche et au
contact de leur peau.

Parmi les produits testés figuraient des pyjamas pour enfants:
cinq paires de pyjamas Disney et un pyjama Bob the Builder. Du
nonylphénol, suspecté d’interférer avec l’ADN humain et d’affecter
la production de sperme chez les mammifères, a été découvert dans
les pyjamas Disney et également dans un vêtement Bob the Builder de
Mothercare. De forts niveaux de substances associées au
nonylphénol, les éthoxylates de nonylphénol ont également été
trouvés dans tous les vêtements analysés. Tous les vêtements
d’enfants contenaient aussi des phthalates, des substances
interdites par une législation d’urgence dans les jouets destinés à
faire les dents de bébé parce qu’elles peuvent endommager le foie,
les reins et les testicules.

La concentration la plus élevée a été trouvé dans les pyjamas
Tigger de Disney. Une concentration très forte de nonylphénol et de
phthalates a été constaté dans les canards de bain de Chuck Valley
de Woolworth. Un biberon de Toys-R-Us contenait du Bisphenol-A.
Dans des tests de laboratoires sur des souris, ce dernier a
provoqué des dommages génétiques et il est identifié comme
perturbateur hormonal. Les tests sur des parfums, des agents
odorants d’ambiance, des produits d’entretien et des peintures ont
révélé la présence d’organoétains toxiques et de composés
synthétiques de muscs.

Ces résultats sont publiés tout juste une semaine avant que la
Commission espérons-le, va accorder une plus grande protection des
consommateurs contre l’usage incontrôlé de substances chimiques
(3). Cependant, des échappatoires dans le texte actuel de cette
réglementation laissent à penser que les substances chimiques qui
peuvent s’accumuler dans le corps humain et nuire à la santé –
telles que celles identifiées dans cette étude – ne seront toujours
pas affectées par les nouvelles règles. « Greenpeace exige, au nom
de tous les parents, que la nouvelle législation sur les substances
chimiques assure que les toxines dangereuses susceptibles de
pénétrer le corps de nos enfants soient éliminées et remplacées par
des substituts moins nocifs » affirme Yannick Vicaire, responsable
de la campagne Toxiques de Greenpeace France, « remplacer ces
substances chimiques par des alternatives plus sûres aura des
avantages pour tout le monde. Il est plus que temps que l’industrie
chimique arrête de polluer les corps de nos enfants ».

1) Voir le nouveau rapport de Greenpeace « Chemical legacy:
contamination of the child ».

2) Ces tests scientifiques ont été commandés par Greenpeace
au laboratoire TNO situé aux Pays-Bas.

3) La législation REACH doit être publiée le 29 octobre
2003. Elle sera alors amendée par le Parlement européen pour entrer
en vigueur en 2005.