L’erreur est humaine; que ce soit lorsqu’on oublie ses lunettes au réfrigérateur, qu’un sportif végétarien se fait agresser par un gigot d’agneau ou qu’un cambrioleur oublie son CV sur le lieu du forfait. Dans la vie quotidienne c’est simplement agaçant ou génant. Mais si ce sont les opérateurs d’une centrale nucléaire (CN) qui défaillent, ça peut vite devenir dangereux. Le nouveau site internet sur le thème du facteur de risque humain (www.risikofaktormensch.ch) affiche, en allemand, une liste ébouriffante d’erreurs humaines dans et hors des CN. Aujourd’hui, Greenpeace a attiré l’attention sur ce problème en projetant des diapos sur la tour de refroidissement de la CN de Leibstadt.

Genève (GE). En 2002, Friedrich Kaufmann,
responsable de la CN de Leibstadt à la Division principale de la
Sécurité des installations Nucléaires (DSN), était confiant:
« Maintenant, Leibstadt est sensibilisée. Il n’y aura pas de nouvel
incendie avant 3 ans ». La raison de ces phrases rassurantes réside
dans le fait que Leibstadt souffre de manque de personnel, que les
collaborateurs font des tournus en équipe durant près de 10 jours –
sans jour de repos. Cela a eu pour effet que les employés n’étaient
plus motivés; les négligences se sont accumulées et ont culminé
dans la falsification de protocoles de sécurité. Ce problème va
s’intensifier ces prochains temps à cause de la pression sur les
coûts. Aujourd’hui, Greenpeace a fait une projection diapo sur la
tour de refroidissement de la CN de Leibstadt pour attirer
l’attention sur le danger que constitue le risque humain dans les
CN.

Il existe de nombreux autres exemples provenant de ces sociétés
à risque illimité: la CN étasunienne de Millstone Point a dû être
arrêtée parce que 8 des 20 opérateurs et gestionnaires ont raté
leurs examens annuels. Dans une autre CN étasunienne, un employé
est passé devant un tribunal parce qu’il avait rempli l’appareil de
réfrigération de l’eau de boisson avec de l’eau radioactive. Et
dans la CN française de Blayais, quelqu’un a versé un kilo de sel
de cuisine dans le circuit de refroidissement secondaire du
réacteur; le sel de cuisine accélère la corrosion et diminue de ce
fait la sécurité de la CN.

Ce sont quelques-uns des exemples qui se trouvent sur le nouveau
site internet de Greenpeace (en allemand) www.risikofaktormensch.ch
qui recense de nombreux cas de pannes, de fautes dangereuses et
moins dangereuses dans les CN (en Suisse aussi). Celles et ceux qui
veulent se rendre compte de tout ce que font les employés de
l’industrie atomique sont invitées à visiter ce nouveau site
internet et à s’y informer.