Dans la nuit du 26 au 27 mai, des militants Greenpeace ont projeté des slogans sur une citerne de pétrole de la marque AVIA à Muttenz, dans la région de Bâle. L’objectif est de rappeler qu’un refus de la nouvelle loi sur le CO2 profite uniquement aux acteurs de la branche pétrolière en Suisse. Chaque année, 8 milliards de francs partent à l’étranger pour importer du pétrole et du gaz. Pour les militants Greenpeace, la campagne des opposants à la loi sur le CO2 vise plus à protéger cette manne financière que le porte-monnaie des Suisses.
Jusqu’à maintenant, les acteurs de la branche pétrolière suisse ont réussi à se protéger des mesures de protection du climat. Pour eux, le fait que la Suisse n’atteint pas ses objectifs climatiques pour 2020 peut être considéré comme un succès. « Avec la nouvelle loi sur le CO2, les acteurs de la branche pétrolière suisse seront pour la première fois contraints de revoir leur modèle d’affaire et de prendre enfin en considération la crise climatique », explique Georg Klingler, chargé de campagne climat pour Greenpeace Suisse. Ce n’est donc pas surprenant de voir le secteur pétrolier suisse s’engager fortement dans la campagne. “Toutefois, le fait que ces acteurs diffusent des semi-vérités et des informations incorrectes est inacceptable.”
Dans leur communication au sujet de la nouvelle loi sur le CO2, les acteurs de la branche pétrolière suisse ignorent systématiquement le fait que le refus de cette loi est l’option la plus coûteuse pour tout le monde. Il est toujours moins cher de prévenir les dommages climatiques que de devoir essayer de les réparer. Ils omettent aussi systématiquement d’évoquer le mécanisme de redistribution, grâce auquel il n’y aura aucun surcoût net pour la majorité des ménages. En outre, les objectifs d’efficacité pour les voitures et les bâtiments permettront aux consommateurs de réduire le coût de leur consommation d’énergie. Ces éléments de la loi permettent de comprendre pourquoi l’industrie pétrolière se défend avec tant de véhémence. Ils mettent en péril leurs activités et les milliards de francs suisses qu’elles représentent.
Il n’est pas nécessaire d’effectuer beaucoup de recherches pour voir les liens qu’entretiennent les dirigeants de l’UDC, notamment l’ancien président Albert Rösti, ainsi que d’autres acteurs clés du référendum avec le secteur pétrolier. C’est également le cas d’Alain Schwald, un politicien très actif parmi les opposants à la Loi sur le CO2, notamment en tant que responsable de la campagne du « Komitee für eine wirksame Umweltpolitik », qui est un employé de l’entreprise pétrolière AVIA.
Pour Greenpeace Suisse et pour les autres organisations environnementales le choix est clair. La Suisse a besoin de la nouvelle loi sur le CO2 pour endiguer les dangereuses conséquences du réchauffement climatique et rattraper une partie du retard pris sur d’autres pays en la matière. « Un vote contre la Loi sur le CO2 c’est un vote de soutien pour les élites politiques des pays exportateurs de pétrole comme le Kazakhstan, la Libye et le Nigéria et un vote en faveur des bénéfices de la branche pétrolière suisse, mais certainement pas un vote pour la Suisse », conclut Georg Klingler.
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Georg Klingler, chargé de la campagne climat de Greenpeace Suisse, +41 79 785 07 38, [email protected]


