Demain 27 février, Alcan (anciennement Alusuisse) tiendra une conférence de presse sur la fin des travaux d’assainissement de sa décharge de déchets spéciaux de Pramont. L’organisation écologiste Greenpeace reconnaît les efforts d’Alcan d’assainir cette décharge de façon appropriée. Cet assainissement montre une fois de plus que les pressions publiques des organisations de défense de l’environnement sont nécessaires pour changer les mentalités. Cet assainissement n’est toutefois pas une solution définitive au problème que constitue cette décharge de déchets toxiques, Greenpeace continuera à suivre attentivement l’évolution de la situation de la décharge de déchets spéciaux d’Alcan à Pramont.

Zurich (ZH). Le 13 septembre 1995, Greenpeace et le WWF ont occupé la décharge de déchets spéciaux d’Alcan à Pramont. Les deux organisations écologistes étaient alarmées par le flan ouvert de cette décharge et par les analyses chimiques faisant état d’un pH très élevé. Les charges polluantes très élevées contenues dans la décharge menaçaient en outre la nappe phréatique. Greenpeace et le WWF ont donc exigé l’assainissement de cette décharge. Elles ont aussi rappelé que les autres décharges d’Alusuisse (actuellement Alcan) en Valais nécessitaient aussi d’être assainies. Greenpeace et le WWF ont exigé qu’Alusuisse mène une politique d’information transparente sur ce sujet et lui ont proposé une collaboration constructive.

Greenpeace et le WWF ont participé à toutes les étapes du projet d’assainissement de la décharge de déchets spéciaux d’Alcan à Pramont (analyse de risques, concept d’assainissement, commission de surveillance). Les experts de Greenpeace et du WWF ont ainsi apporté une contribution essentielle à un aboutissement conforme aux techniques actuelles du projet. Une commission de surveillance à été instituée au printemps 1999 pour suivre l’évolution des travaux. Greenpeace considère qu’il est essentiel que cette commission continue d’assumer sa fonction de surveillance après la fin des travaux d’assainissement.

Aucun processus de décontamination intégrale ne s’est avéré techniquement et économiquement réaliste. Il a donc été décidé d’isoler le corps de la décharge et d’empêcher l’eau de pluie de s’y infiltrer et d’entraîner les substances toxiques dans la nappe phréatique. Cette isolation n’a pas fait disparaître les déchets spéciaux ni leur toxicité. La situation de cette décharge de déchets spéciaux à Pramont n’est également pas idéale du fait de la proximité du Rhône et de la nappe phréatique; la surveillance à long terme de cette décharge reste donc indispensable.

L’industrie de l’aluminium, de l’extraction du minerai à l’élimination des déchets, est une des métallurgies les plus dangereuses pour la santé publique et l’environnement. La seule solution d’avenir passe par une réduction de la production d’aluminium et la substitution de ce métal par d’autres matières dans toutes les applications qui ne relève pas de la médecine et du sauvetage.