Lors de l’assemblée générale (AG) de Syngenta, son PDG Michael Pragnell a reçu plusieurs lettres de protestation d’organisations d’agriculteurs asiatiques, de défense de peuples indigènes et de défense de l’environnement. Ces lettres expliquent clairement que les propositions transgéniques de Syngenta ne résolvent pas le problème de la faim, mais constituent une menace pour la biodiversité et la souveraineté alimentaire. C’est pour cela que les signataires de ces lettres exigent que Syngenta renonce à cette technologie à hauts risques. En cette année 2004, année internationale du riz, la Déclaration de Berne, Greenpeace et SWISSAID attirent avec insistance l’attention sur les dangers liés à la culture de sortes de riz transgéniques.

Zurich (ZH). Lors de sa création en 2000, Syngenta avait déjà clairement indiqué vouloir complètement miser sur le génie génétique. Elle a appliqué cette stratégie en promouvant et vendant des semences transgéniques sur toute la planète, ainsi qu’avec des brevets sur des plantes et leurs gènes. Avec des promesses fallacieuses, comme la réduction de l’utilisation de pesticides dans les cultures de plantes transgéniques, et le dénigrement de l’agriculture biologique, Syngenta veut faire des agriculteurs de notre planète des cultivateurs d’organismes génétiquement manipulés (OGM).

Les agriculteurs d’Asie, où le riz n’est pas seulement un aliment mais signifie aussi la vie, ne se laissent toutefois pas berner aussi facilement; en cette année internationale du riz, ils ont décidé d’écrire directement au PDG de Syngenta. Les lettres de protestation de 30 organisations non-gouvernementales (ONG) asiatiques, remises par une représentante de Greenpeace au PDG de Syngenta lors de l’AG, sont claires; elles reprochent à Syngenta de n’avoir rien appris des erreurs de la « révolution verte ». Les représentants des agriculteurs qualifient le fait que Syngenta cherche à faire croire en Europe que le génie génétique est une panacée contre la faim dans le monde d’honteux slogan de marketing qui ne repose sur aucune base scientifique.

Au lieu de continuer à miser sur de dangereuses technologies qui ne servent qu’à aider les transnationales agrochimiques à contrôler le marché, Syngenta devrait répertorier les dégâts qu’elle a commis en Asie et dédommager les agriculteurs. Les agricultrices et les agriculteurs exprimeront leur résistances contre un système agricole globalisé, qui ne sert que les bénéfices des transnationales comme Syngenta au détriment des agriculteurs, dans le cadre d’une caravane des peuples (Peoples Caravan) pour la souveraineté alimentaire qui se déplacera dans toute l’Asie en septembre prochain.

En Suisse, la Déclaration de Berne, Greenpeace et SWISSAID continueront à dénoncer les dangers et les risque du génie génétique et à s’engager pour la promotion d’une agriculture écologique et orientée sur les conditions et les nécessités locales.