Les élections fédérales 2019 ont été marquées par la prise de conscience climatique : les Verts et les Verts libéraux gagnent clairement du terrain au sein du Conseil national et la majorité de l’UDC et du PLR, nocive pour le climat et l’environnement, est brisée. Les chances de voir le Parlement s’attaquer sérieusement à la crise climatique sont nettement plus élevées. 

Il y a environ trois semaines, près de 100’000 personnes se sont rassemblées à Berne pour réclamer une politique climatique cohérente pour la Suisse. Dimanche, les Verts ont remporté 17 sièges supplémentaires au Conseil national, ce qui a permis d’obtenir un résultat historique. Les Verts libéraux font également des gains très importants, notamment en Suisse romande. 

Les résultats définitifs du Conseil des Etats sont toujours en attente. Les seconds tours de scrutin seront déterminants. Les électeurs ont la possibilité d’élire encore d’avantage de conseillers aux états favorables à la protection du climat. 

Ainsi, les partis politiques les plus respectueux de l’environnement sortent renforcés de ces élections, même si le groupe PS a perdu en importance. En même temps, la domination de l’UDC et du PLR au Conseil national est momentanément brisée. 

De nouvelles priorités

Le dénouement de ces élections est réjouissant, mais le travail ne fait que commencer. Ce qui compte dorénavant, ce sont les mesures concrètes. Le résultat des élections est un mandat clair pour la nouvelle législature du Parlement : la crise climatique est le plus grand enjeux pour notre pays, et les mesures pour la surmonter doivent être au centre du travail politique dans les années à venir. 

Les priorités doivent être redéfinies. La protection du climat doit être prise en compte dans chaque dossier public, chaque nouvelle loi et chaque nouveau projet d’infrastructure. La Suisse doit réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre qu’elle produit en Suisse et à l’étranger. 

Une Suisse gagnante 

Comme le PLR et le PDC se sont clairement prononcés ces derniers mois en faveur d’une meilleure protection du climat, les chances de voir la Suisse s’attaquer sérieusement à la crise climatique et de voir émerger des majorités favorisant une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre augmentent fortement. 

Les délégués du PLR se sont prononcés en faveur de l’accord de Paris sur le climat et d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici 2050. Tel doit être le principe directeur de ce groupe parlementaire. 


Nos exigences

Greenpeace Suisse attend du Parlement nouvellement élu qu’il adopte une politique conforme à l’Accord de Paris et qu’il prenne des mesures décisives qui nous sortent de la culture du jetable.

  • Les nouveaux élus doivent renforcer la loi sur le CO2. La version actuelle de la loi du Conseil des Etats est insuffisante pour atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Afin de respecter le budget d’émissions restant à la Suisse, d’ici à 2030 les émissions de CO2 du pays doivent être réduites d’au moins 60 pour cent par rapport au niveau de 1990 (au lieu des 30 pour cent prévus). Pour la Suisse et le reste du monde, il serait encore plus prudent d’accélérer davantage la réduction des émissions. Les solutions existent pour y parvenir.
  • Outre la réduction des émissions de CO2 du pays, celles induites à l’étranger par la consommation suisse doivent également être systématiquement réduites.
  • La place financière suisse doit respecter l’objectif de maintenir le réchauffement à moins de 1,5 degré. Il faut une interdiction immédiate des financements pour les énergies fossiles les plus dangereuses comme le charbon et les sables bitumineux.
  • L’agriculture doit révolutionner son modèle et évoluer vers une production respectueuse des animaux, de l’environnement et du climat.
  • La Suisse doit introduire une responsabilité élargie des producteurs pour les produits jetables et les emballages en plastique, promouvoir les systèmes réutilisables et interdire les plastiques jetables dans le secteur des biens de consommation.
  • Nous avons besoin d’une économie circulaire qui permette d’éviter le gaspillage des ressources.