Clim’art, eco art, land art ou artivisme: le nom est en soi un programme. L’art s’est toujours intéressé aux thèmes les plus brûlants de son époque. Un phénomène que l’on observe au travers des siècles dans l’histoire de l’art. Sauf qu’aujourd’hui, les thèmes sont bien plus complexes: courbes climatiques, colonnes de chiffres, moyenne des températures, diagrammes de pollution sont présents partout. Qu’en fait l’art? Nous savons qu’il peut bouleverser et provoquer une remise en question ou une réaction. L’art conduit-il à l’artivisme? Le peut-il? Doit-il se libérer de son objectivité?

«L’art touche les êtres sur un plan émotionnel, et peut aider à transformer la perception de l’environnement.»

 

© Michael A Pinsky

Michael Pinsky, artiste visuel anglais

Ozone, particules fines, azote, dioxyde de soufre, monoxyde de carbone : tous ces polluants sont méticuleusement mesurés dans les villes. Mais leurs effets restent invisibles et les corrélations sont difficiles à établir. Avec son installation Pollution Pods, l’artiste britannique Michael Pinsky propose un stage d’initiation spécial dans cinq métropoles du monde. Partant de l’air relativement propre de Londres, les visiteurs traversent des coupoles reliées en anneau et remplies d’air pollué. Produit de manière synthétique pour arriver à l’air fortement vicié de la ville de Pékin.

 

© Michael A Pinsky

L’art touche les êtres sur un plan émotionnel, et peut aider à transformer la perception de l’environnement, déclare Pinsky. L’art peut assumer un rôle en ce sens qu’il aide à combler le fossé entre le constat du changement climatique et le fait d’y être préparé. L’art peut être tout cela à la fois : propagandiste, promotionnel, contemplatif, attractif, repoussant, attirant… et aussi engagé. Se considère-t-il lui-même comme un artiviste ? Je ne suis pas sûr que je me désignerais ainsi.

J’ai simplement le désir d’améliorer le monde.

www.michaelpinsky.com/project/pollution-pods