La campagne nationale The Big Plastic Count, organisée par la Fondation Gallifrey, Greenpeace Suisse et Earth Action for Impact, vient de livrer ses résultats. Au final, 4’498 foyers et 595 élèves ont envoyé leurs contributions, représentant une participation de 11’586 personnes. Les emballages alimentaires et de boissons sont largement majoritaires parmi les déchets plastiques comptés. 91% des participant·es s’étant exprimé·es dans le sondage final estiment que c’est de la responsabilité principale des marques et du commerce de détail d’offrir des solutions sans plastique.
Afin d’atteindre les objectifs de la campagne – mesurer la consommation de plastique et recueillir le ressenti et les opinions des participant·es – une combinaison d’approches quantitatives et qualitatives a été adoptée par Earth Action for Impact, en charge de la méthodologie mettant à contribution la base de données Plasteax (développée par Earth Action).
The Big Plastic Count a reçu des résultats des 26 cantons, preuve d’une participation dans tout le pays. Les cinq cantons les plus représentés sont Vaud, Genève, Zurich, Fribourg, Berne. De plus, le rapport entre adultes et enfants parmi les ménages participants est représentatif de la population suisse.
A titre de comparaison, l’Etude sur la consommation de plastique en Suisse par GFS Bern en 2022 portait sur 1’018 personnes. La campagne The Big Plastic Count couvre un échantillon de la population plus large et permet d’améliorer la compréhension des pratiques de la population.
Les participant·es ont jeté 215’463 pièces de plastique en une semaine – soit environ 2,7 pièces par personne et par jour -, équivalent à près de 9 milliards de déchets plastiques par an, en extrapolant les résultats à la population nationale. La catégorie de plastiques la plus largement comptée est ‘Alimentation et boissons’ (83%), suit ‘Nettoyage et produits d’hygiène’ (8%), et ‘Tout le reste’ (ex. papier bulle) (9%). Les pièces de plastique les plus jetées sont donc souvent en contact direct avec les aliments. Les plastiques souples utilisés pour l’alimentation et les boissons représentent à eux seuls 46% du total des objets comptabilisés, avec un taux de recyclage inférieur à 0,01%. 73% des déchets plastiques sont incinérés, 22% exportés et seulement 5% recyclés en Suisse.
Au moment d’envoyer leurs résultats quantitatifs, les participant·es étaient invité·es à répondre à une enquête qualitative sur les mesures ou leurs préoccupations sur la santé, ce qu’ont fait près de 2’000 personnes. 86% sont d’avis qu’il n’existe pas suffisamment d’alternatives sans plastique ou réutilisables dans les magasins qu’elles fréquentent. 95% sont préoccupées par les effets potentiels du plastique et ses additifs chimiques sur la santé, principalement pour les enfants et les générations futures ainsi qu’à moyen (dans les 10 ans) et long terme (dans les 20 ans).
La Fondation Gallifrey se félicite d’un tel succès : « La participation est au-delà de nos espérances, et ce d’autant plus pour une première. Cela montre une réelle demande de la population de voir les choses changer. Une telle overdose de plastique n’est plus acceptable, et il est plus que jamais temps de proposer de réelles alternatives à large échelle aux citoyen·nes. Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui ont participé avec enthousiasme et rendu cette enquête solide », déclare sa porte-parole Laurianne Trimoulla.
« La pollution plastique, exacerbée par la surconsommation en Suisse, soulève des préoccupations croissantes en matière de santé humaine et d’impact environnemental. Selon nos analyses, même les meilleures performances en matière de recyclage ne permettront pas de réduire l’empreinte plastique du pays de façon significative. Seul un recours accru au réemploi, accompagné d’une réduction conséquente de la production de plastique, permet d’envisager une transition crédible vers une économie réellement circulaire. », insiste Dr Julien Boucher, fondateur de EA – Earth Action for Impact.
« Nous espérons que les résultats feront réagir les autorités politiques. Pour protéger le climat, la biodiversité et la santé, il faut entre autres des objectifs de réduction de la production, le développement du vrac et du réemploi à grande échelle, une transparence totale sur la composition des emballages et une interdiction stricte des substances dangereuses dans tous les plastiques, y compris recyclés », indique pour sa part Joëlle Hérin, experte consommation et économie circulaire chez Greenpeace Suisse. « La Suisse a un vrai rôle à jouer dans la lutte contre la pollution plastique, que ce soit au niveau national ou en tant que pays hôte des prochaines négociations internationales sur le sujet.» Pour rappel, Genève accueillera le prochain cycle de négociations de ce Traité des Nations Unies du 5 au 14 août 2025, et une nouvelle ordonnance sur les emballages sera mise en consultation en juin.
Pendant une semaine, toute la population helvétique a été invitée à compter chacun de ses déchets plastiques quotidiens. La campagne a été soutenue et promue par une trentaine d’associations suisses.
Matériel complémentaire
- Le rapport “The Big Plastic Count: Résultats de l’enquête participative sur les plastiques ménagers en Suisse”, mai 2025.
- Des photos et les infographies du rapport sont à votre disposition.
- Le questionnaire complet est disponible sur demande.
Contacts
Suisse romande
- Earth Action for Impact : Julien Boucher (CEO), [email protected], 076 532 57 27 ; Charlotte Stalder (porte-parole), [email protected], 079 588 21 20
- Fondation Gallifrey : Laurianne Trimoulla (porte-parole), [email protected], 079 860 08 45
- Greenpeace Suisse : Joëlle Hérin (experte), [email protected], 079 256 32 65 ; Fanny Eternod (porte-parole), [email protected], 078 662 07 31
Suisse alémanique
- Earth Action for Impact : Charlotte Stalder (porte-parole), [email protected], 079 588 21 20
- Greenpeace Suisse : Joëlle Hérin (experte), [email protected], 079 256 32 65; Sonja Sanders (porte-parole), [email protected], 044 447 41 11
A propos
- La Fondation Gallifrey est une organisation de protection de l’océan fondée à Genève. Les sujets traités incluent mais ne se limitent pas à : pollution plastique et chimique associée, protection des requins, exploitation minière des fonds marins, écocide, surpêche, litige maritime. Plastic Free Campus est un programme gratuit de la Fondation proposé aux écoles pour « déplastifier » leurs campus.
- Greenpeace est une organisation de protection de l’environnement fondée en 1971 et active dans plus de 55 pays. Elle s’engage de manière déterminée, pacifique et indépendante pour la préservation des ressources de la planète et de ses habitant·es.
- Earth Action for Impact est une association suisse à but non lucratif qui fait avancer la recherche et les initiatives collaboratives pour accélérer le changement environnemental à grande échelle. Nous comblons les lacunes en matière de durabilité grâce à de la recherche en accès libre et des méthodologies scientifiques. Financé par Earth Action SA et des contributions philanthropiques, EA for Impact met à disposition des décideurs les outils et les connaissances nécessaires pour relever les grands défis environnementaux.