Greenpeace et les Verts de Bâle-Campagne ont rendu publics aujourd’hui des documents confidentiels qui apportent de nouvelles révélations sur la problématique des décharges chimiques et de l’eau potable. Ces documents permettent de dégager les responsabilités et les implications financières des pollueurs des décharges de Muttenz, et d’établir l’origine des substances nocives dans l’eau potable bâloise.

Novartis, Syngenta et Ciba/BASF ont jusqu’à présent dissimulé l’existence de ces documents dont Greenpeace a pu avoir connaissance. La politique d’information et la crédibilité de ces sociétés peuvent ainsi être appréciées à leur juste valeur.

Il y a cinq ans déjà, Greenpeace rendait publique une « liste de substances des décharges de Muttenz » établie confidentiellement par Novartis, Ciba et Syngenta. L’industrie chimique avait ensuite prétendu avoir donné « aux experts et aux organes » –  et donc aux autorités politiques – « un accès sans restriction » à cette liste importante pour le traitement des sites contaminés. La liste mise à la disposition des autorités par Novartis, Syngenta et Ciba n’était pourtant qu’une version tronquée établie sur la base de plusieurs listes d’origines dont l’industrie a jusqu’à présent toujours dissimulé l’existence.

Greenpeace rend publiques trois listes d’origine qui lui ont été transmises et qui contiennent de nouvelles informations de la plus haute importance. Ces listes répertorient des milliers de produits et de substances chimiques. À côté de chaque substance chimique est précisé le nom de l’entreprise responsable, ainsi que la source interne à l’entreprise d’où provient l’information. Ces substances, de même que les déchets liés à leur production et les ratés de fabrication, ont été déposés par les entreprises chimiques bâloises dans les décharges de Feldreben, Rothausstrasse et Margelacker à Muttenz.

Leur présence a plus tard été en partie décelée dans les eaux souterraines et l’eau potable consommée par plus de 200’000 personnes dans la région bâloise. Une comparaison systématique des listes d’origine confidentielles avec les résultats des analyses réalisées lors des enquêtes sur l’eau potable et les décharges de Muttenz, permet d’établir, pour chaque substance nocive trouvée, l’identité de l’entreprise responsable. Une étape décisive est ainsi franchie dans la recherche d’une preuve directe de l’implication de Novartis, Ciba/BASF et Syngenta dans la pollution de l’eau potable.

Matthias Wüthrich de Greenpeace commente: « À la différence de la version tronquée remise aux autorités, les listes d’origine jusqu’à présent dissimulées rattachent une entreprise à chaque substance nocive. Cela permet d’établir de quelle société provient telle ou telle substance et ainsi de préciser la somme que Novartis, Ciba/BASF ou Syngenta, par exemple, doivent maintenant payer pour l’assainissement des décharges et la purification de l’eau potable! »

Jürg Wiedemann, député Vert du Grand Conseil de Bâle-Campagne, explique la signification de ces listes dans le contexte des votations cantonales du 13 juin sur l’assainissement des décharges chimiques et la protection de l’eau potable: « La dissimulation d’informations aussi importantes est scandaleuse. Elle montre qu’on ne peut faire confiance aux entreprises chimiques bâloises pour la gestion des sites contaminés. Novartis, Syngenta et Ciba/BASF ne sont pas crédibles et la pression de l’opinion publique est nécessaire. Seul un double OUI à nos initiatives populaires offre la garantie que les déchets toxiques seront véritablement excavés et que la région bâloise retrouvera à long terme une eau potable propre et sûre. »

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