La nouvelle Ordonnance fédérale sur la protection d’urgence doit mieux protéger la population des conséquences d’accidents dans les centrales nucléaires (CN) provoquant des émissions de radioactivité. Or le projet du Conseil fédéral ne s’occupe pas des accidents majeurs. Dans le cadre de la procédure de consultation, Greenpeace Suisse a pourvu sa prise de position d’une animation qui montre l’étendue, gravissime, des régions contaminées par un accident radioactif majeur dans une CN suisse. Greenpeace exige du Conseil fédéral qu’il prévoie de plus grandes zones de protection et inclue les pays voisins dans la planification de la protection d’urgence.

La consultation sur la révision complète de l’Ordonnance fédérale sur la protection en cas d’urgence au voisinage des installations nucléaires (OPU) se termine le 31 octobre 2009. La planification de la protection en cas d’urgence qu’elle propose en cas d’accident dans une CN divise la région autour de chaque CN en deux zones. La première comprend les ménages dans un rayon de 3 à 5 kilomètres, la seconde couvre un rayon de 20 kilomètres. En cas d’accident dans une CN, les habitants de ces zones sont évacués ou reçoivent des tablettes d’iode. Le reste de la Suisse est en zone 3, zone pour laquelle aucune mesure n’est prévue.

Une animation montre pourquoi Greenpeace considère que ces zones sont beaucoup trop petites et ne permettraient aucunement de faire face à un accident grave (ou majeur) dans une CN. Elle a été réalisée sur la base des calculs de John Large, spécialiste britannique du nucléaire, qui montrent comment se déploierait un nuage de radioactivité généré par un accident majeur à la CN de Beznau. Un tel accident émettrait très rapidement de grandes quantités de radioactivité qui contaminerait des régions s’étendant au-delà d’un rayon de 20 kilomètres, y compris dans les pays voisins. Des régions entières devraient être évacuées.

La protection d’urgence prévue par le Conseil fédéral ne se base pas sur ce scénario, mais sur des accidents de CN de gravité moyenne dont la probabilité est plus élevée et la vitesse d’occurrence plus faible. Leo Scherer, spécialiste du nucléaire chez Greenpeace Suisse, dénonce : «C’est absolument irresponsable. Tant que des centrales nucléaires sont en service, des accidents majeurs de l’ampleur de la catastrophe de Tchernobyl ne peuvent être exclus. L’Ordonnance proposée ne permettrait pas de protéger suffisamment la population en cas d’accident majeur.»

Greenpeace exige que le Conseil fédéral prépare une protection d’urgence qui tienne aussi compte des pires catastrophes que peut provoquer une CN. Soit des zones de protection d’urgence de 80 à 120 kilomètres de rayon et incluant les pays voisins pouvant être touchés par un accident survenant dans une CN suisse.

Animation:  « Un accident majeur est toujours possible »