Neuf victimes de la pollution de l’air réclament que les autorités remplissent leur devoir de protection. Elles se basent sur la Convention européenne des droits humains (CEDH) et sont prêtes à aller jusqu’à Strasbourg.

Zurich (ZH) Neuf victimes de la
pollution de l’air réclament que les autorités remplissent leur
devoir de protection. Elles se basent sur la Convention européenne
des droits humains (CEDH) et sont prêtes à aller jusqu’à
Strasbourg.

C’est la première fois que des victimes font valoir leur droit à
un air sain par la voie juridique. Les grandes lignes de la requête
des victimes ont été présentées ce matin lors d’une conférence de
presse; c’est le premier pas d’une longue campagne judiciaire
durant laquelle Greenpeace les accompagnera.

Cela fait 20 ans que l’Ordonnance fédérale sur la protection de
l’air (OPAir) existe et n’est pas respectée. L’Office fédéral de
l’environnement (OFEV) considère que si aucune mesure essentielle
n’est prise, les dépassements des valeurs limites d’ozone (O3), de
poussières fines (PM10) et d’oxydes d’azote (NOx) seront la règle
plutôt que l’exception durant les 15 prochaines années.

Il y a actuellement neuf personnes qui veulent se joindre à
Greenpeace pour contraindre les autorités à prendre des mesures
concrètes de protection de l’air, particulièrement dans les
agglomérations. Dans une première étape, différentes autorités
municipales, cantonales et fédérales seront requises de prendre des
mesures permettant une réduction large et concrète de la pollution
de l’air. Si ce droit à un air sain n’est pas respecté, les
victimes prendront la voie judiciaire en se basant sur la CEDH. La
Suisse est contrainte, en tant qu’Etat signataire de la CEDH, de
protéger ses habitants contre les atteintes par des tiers.

Brunello Wüthrich, ancien professeur d’allergologie, a exposé la
relation entre l’augmentation des allergies et l’augmentation de la
pollution de l’air et les changements climatiques; il a réclamé des
mesures de protection de l’air pour protéger les allergiques.

Karin Jana Beck, art-thérapeute et représentante des victimes, a
expliqué ce dont elle est victime a titre personnel et
professionnel, elle revendique: «Je ne tolèrerai pas plus longtemps
les atteintes à court et long terme par la faute de l’inaction des
autorités et des politiques. Il faut prendre des mesures qui
garantissent le respect des valeurs limites.»

Cyrill Studer, chargé de la campagne climat et transports, a
expliqué lors de la conférence de presse que: «La façon qu’a le
monde politique de gérer le bien commun qu’est l’air est
irresponsable. Si nous voulons prendre au sérieux le droit à
l’intégrité corporelle inscrit dans la Constitution, il faut qu’il
y ait un changement complet d’approche dans le domaine de la
politique sanitaire et climatique, particulièrement en ce qui
concerne la consommation de pétrole et le trafic routier.»