Les 3 organismes des Nations Unies chargées du commerce international de bateaux décommissionné se réunissent aujourd’hui au Palais des Nations à Genève. Devant le Palais des Nations, des représentants de Greenpeace, de la FIDH (Fédération internationale des droits humains) et du YPSA (Young Power in Social Action, Bangladesh) montrent les photos de 110 personnes mortes sur les chantiers de démolition de bateaux non réglementés d’Asie, donnant ainsi un visage humain au scandale et exigeant l’arrêt du massacre.

Genève (GE) Les 3 organismes des
Nations Unies chargées du commerce international de bateaux
décommissionné se réunissent aujourd’hui au Palais des Nations à
Genève. Devant le Palais des Nations, des représentants de
Greenpeace, de la FIDH (Fédération internationale des droits
humains) et du YPSA (Young Power in Social Action, Bangladesh)
montrent les photos de 110 personnes mortes sur les chantiers de
démolition de bateaux non réglementés d’Asie, donnant ainsi un
visage humain au scandale et exigeant l’arrêt du
massacre.

«On ne connaît pas toutes les victimes de ce trafic toxique,»
déclare Sidiki Kaba, président de la FIDH, lors de la présentation,
à Genève, d’un nouveau rapport sur la démolition de bateaux
copublié par Greenpeace. Ce rapport rassemble les histoires des 110
ouvriers décédés lors d’accidents de démolition de bateaux en Inde
et au Bangladesh. «Ces histoires ne représentent que le pointe de
ce mortel iceberg. On estime que durant les 20 dernières années des
milliers de personnes sont mortes du fait des pratiques régnant sur
les chantiers de démolition de bateaux. Il n’y a en outre aucune
statistique des décès suite aux maladies dues aux produits
toxiques.»

Les ouvriers meurent et sont blessés à cause des mauvaises
conditions de travail – manque d’équipements de protection et
restrictions du droit à se syndiquer – sur les chantiers en Inde et
au Bangladesh. Les veuves et les orphelins des ouvriers décédés
sont sans revenu.

Les bateaux promis à la démolition, s’ils ne sont pas
décontaminés, devraient être traités comme tout autre déchet
spécial soumis à la Convention de Bâle. Celle-ci interdit
l’exportation de déchets toxiques des Etats de l’OCDE vers les
Etats non-OCDE. Quoi qu’il en soit, l’industrie du fret maritime et
l’Organisation maritime internationale (OMI), craignant que les
bateaux deviennent l’objet d’un régime légal international stricte,
prétendent que la Convention de Bâle n’est pas compétente pour les
bateaux à démolir.

L’OMI, la Convention de Bâle et l’Organisation internationale du
travail (OIT) se réuniront du 12 au 14 décembre 2005 pour discuter
de la mise sous contrôle de l’industrie de la démolition de
bateaux. Alors que l’OMI a résisté à toutes les tentatives de
relâcher son emprise sur les réglementations liées aux bateaux et
amener l’industrie sur la Convention de Bâle. En novembre 2005,
l’OMI a toutefois fait une concession sous la forme d’un projet de
nouveau traité sur la démolition de nouveaux bateaux. Mais celui-ci
n’entrerait pas en vigueur avant au moins 5 ans et risque de mettre
la responsabilité des déchets toxiques sur les Etats en
développement, où se trouvent les chantiers de démolition, et non
sur les propriétaires de bateaux ou sur les Etats développés.

En attendant, l’OMI exclut délibérément de toute nouvelle
réglementation les trops nombreux pétroliers à coque simple qui
seront décommissionné durant les 5 prochaines années. FIDH,
Greenpeace et YPSA exigent des mesures immédiates pour prévenir
d’autres morts. «L’industrie du fret maritime est ravie de
continuer à envoyer des bateaux non décontaminés – contenant de
l’amiante, d’autres toxiques et des gaz dangereux dans leurs
structures et leurs réservoirs – être démolis dans des endroits où
les ouvriers et l’environnement ne sont pas protégés et sans
prendre de mesures pour empêcher de tragiques accidents et de
graves pollutions» proteste Marietta Harjono de Greenpeace
International.

«Continuer à discuter signifie continuer à tuer,» ajoute
Harjono. Les discussions de cette semaine doivent au moins aboutir
à ce que, d’ici la nouvelle réglementation sur la démolition de
bateaux de l’OMI, ce soient les directives de l’OIT et la
Convention de Bâle qui soient appliquées.