Devant l’hôtel où se tient le Sommet Mondial du Commerce Alimentaire, Greenpeace diffuse des centaines de messages enregistrés exprimant le rejet des OGM par les consommateurs européens. Des militants ont déroulé une banderole sur le bâtiment, sur laquelle on peut lire: « les OGM dans l’alimentation sont un mauvais business », tandis que d’autres, représentant les 25 pays de l’UE, brandissent des drapeaux aux couleurs de leur pays ainsi qu’une autre banderole portant le message suivant: « Ecoutez les consommateurs: Non aux OGM dans nos aliments, ceux de nos animaux et dans nos champs ».

Rome (Italie). Arnaud Apoteker, responsable de la campagne OGM à Greenpeace France, est à Rome pour l’occasion. « Les consommateurs ne veulent pas d’OGM, pourtant les industriels de l’agroalimentaire s’obstinent à essayer d’écouler les produits transgéniques des multinationales agro-chimiques, au détriment de la volonté des consommateurs » a-t-il déclaré.

L’industrie agroalimentaire tente généralement de freiner l’adoption de législations sur l’étiquetage des OGM, arguant que la traçabilité des ingrédients non-OGM est quasi impossible ou que l’étiquetage est irréalisable ou à un prix prohibitif. Ces arguments sont irrecevables et montrent un mépris des consommateurs. En effet, les ingrédients non-OGM sont disponibles sur le marché et la demande peut être satisfaite. Quant à l’étiquetage (1), il est déjà mis en oeuvre depuis des années en Europe et n’a pas eu pour résultat une augmentation des prix à la consommation.

Le gouvernement américain, en attaquant la réglementation européenne sur l’étiquetage et la sécurité des OGM devant l’OMC, refuse à ses propres citoyens le droit de savoir s’ils consomment des produits transgéniques ou non. Cette politique bénéficie du soutien de la plus importante association professionnelle internationale pour le commerce alimentaire et de leurs membres qui pour beaucoup font preuve de mauvaise foi dès qu’il s’agit de l’étiquetage et de l’identification des ingrédients non-OGM.

« Les compagnies américaines et canadiennes ainsi que leurs associations professionnelles doivent arrêter de bloquer l’adoption d’une législation sur l’étiquetage des OGM en Amérique du Nord. De quoi ont-ils peur? D’un rejet des produits OGM par les consommateurs américains, à l’image de ce qui se passe en Europe » a ajouté Lindsay Keenan, chargé de campagne OGM à Greenpeace International.

Le commerce équitable est à l’ordre du jour de la Conférence et Greenpeace saisit cette opportunité pour insister sur l’importance de la mise en oeuvre de meilleures pratiques commerciales.

« Ces compagnies devraient mettre en pratique les principes du commerce équitable et les standards d’une agriculture écologique exempte d’OGM afin de réduire les impacts écologiques et sociaux de leurs pratiques commerciales » a ajouté Arnaud Apoteker.

Greenpeace a édité un guide des produits avec ou sans OGM dans plus de 20 pays, et notamment en France, Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, Espagne, Autriche, Chine, Thaïlande, au Brésil, Chili, en Australie et Nouvelle-Zélande.

Suite de l’action:
Trente trois de nos militants ont été arrêtés. Cela n’a pas empêché 2 autres militants de s’inviter au cocktail du Sommet, qui se tenait le soir même, et de diffuser à nouveau les messages enregistrés exprimant le rejet des OGM par les consommateurs européens. Ils ont rapidement été expulsés et arrêtés par la police. Une fois de plus, les représentants de l’industrie alimentaire ont recours à la force au lieu d’engager un vrai dialogue sur les attentes des consommateurs européens. La totalité des militants arrêtés ont été libérés très tôt le lendemain. Deux d’entre eux, qui avaient été violemment bousculés lors de l’arrestation, ont été amené à l’hôpital pour un examen de contrôle.