Berne, lundi 12 septembre 2022

Lors de la session d’automne de l’Assemblée fédérale, le Conseil des États va se prononcer sur la loi fédérale pour un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables. Les analyses de Greenpeace Suisse démontrent que la Suisse peut décarboner entièrement son système énergétique d’ici à 2035. Pour y parvenir, il faut très rapidement augmenter la production des énergies renouvelables dans le pays, en premier lieu de l’énergie solaire. Cette demande est appuyée par une pétition munie de 19’764 signatures, remise ce matin au Parlement suisse. Plusieurs personnalités issues de la communauté scientifique, du monde du sport et de la culture soutiennent un essor rapide et massif de l’énergie solaire (voir liste en fin de communiqué).

“L’année 2022 est emblématique de l’ornière dans laquelle la Suisse s’est embourbée de par son attentisme en termes de politique énergétique et climatique”, déclare Georg Klingler, expert climat et énergie chez Greenpeace Suisse. “En raison de la vision à court terme qui a marqué la politique énergétique depuis des décennies, avec des objectifs de développement ridiculement faibles pour les énergies renouvelables, des efforts de promotions plafonnés et l’incapacité à établir une norme commune en Suisse en ce qui concerne les tarifs de rachat de l’électricité solaire produite sur les toits, nous avons aujourd’hui trop peu d’énergie propre.”

Greenpeace demande au Conseil des États d’augmenter les objectifs de développement des nouvelles énergies renouvelables dans la Loi sur l’énergie, à hauteur de 38 Térawattheures par an d’ici 2035. L’énergie solaire doit passer d’un peu moins de 3 TWh/an aujourd’hui à 30 TWh/an d’ici 2035. “Cessons de perdre du temps avec des fausses solutions comme le retour du nucléaire ou la relance de la filière gazière! L’efficacité énergétique, le solaire et les autres renouvelables constituent la meilleure option pour la Suisse”, ajoute Georg Klingler.

La Suisse est à la traîne en ce qui concerne la transition énergétique, ce qui la rend extrêmement dépendante aux importations et tout particulièrement vulnérable face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine. Le Conseil des États doit veiller à ce que des investissements soient enfin réalisés en Suisse et que tous les toits, parkings, murs antibruit et autres infrastructures raisonnables soient transformés en centrales solaires, et ce rapidement. Un développement sur des infrastructures existantes permet de minimiser les atteintes à la biodiversité. “Le potentiel de production d’électricité dans des lieux sans conflits d’utilisation est énorme et doit enfin être exploité avec détermination afin de réaliser nos objectifs climatiques dans le respect de l’environnement et de la nature. Au regard de la menace que représente le déclin de la biodiversité en Suisse, il n’est pas judicieux de combiner un développement plus rapide des énergies renouvelables avec un démantèlement de la protection de la nature. L’énergie solaire sur les bâtiments, les façades et les infrastructures existantes est la clé pour un approvisionnement respectueux de la nature”, explique Georg Klingler.

Un large soutien pour le sprint solaire

La demande pour un développement rapide et massif des énergies renouvelables est soutenue par de nombreuses personnes en Suisse, comme l’illustre la pétition « Sécurité de l’approvisionnement et protection du climat! », qui a recueilli près de 20 000 signatures. Aujourd’hui, premier jour de la session d’automne, Greenpeace Suisse a remis la pétition au Parlement suisse.

Afin de s’assurer que les Conseillers·ères aux États sont bien conscients·es de ce large soutien pour un sprint solaire, Greenpeace Suisse a fait paraître une annonce de deux pages dans les éditions du jour des quotidiens NZZ et Le Temps. « Ensemble, nous demandons au Conseil des États le Sprint solaire », peut-on y lire.

Plusieurs personnalités soutiennent l’accélération de la transition énergétique demandée par Greenpeace Suisse. Il s’agit notamment du chanteur Henri Dès, de l’ancien conseiller aux États Felix Gutzwiller (PLR, Zurich), de scientifiques comme le Dr. Dr. h.c. Hans-Rudolf Zulliger, ancien président de la Commission fédérale pour la recherche énergétique (CORE), et le professeur François Maréchal de l’EPFL, la légende de la course d’orientation Simone Niggli-Luder, mais aussi des influenceurs·ses, des écrivains et des militants·es pour la justice climatique comme Marie-Claire Graf. Tous figurent avec leur photo et leur nom sur les annonces. Plus de 4500 sympathisants de Greenpeace y ont fait figurer leur noms. Ce sont également eux qui ont financé les deux annonces.

Liste des personnalités publiques soutenant le sprint solaire:

Henri Dès, chanteur
Prof. François Maréchal, Process and Energy Systems Engineering, EPFL
Simone Niggli-Luder, athlète
Cécile Bühlmann, ancienne Conseillère nationale
Felix Gutzwiller, ancien Conseiller aux États
Marie-Claire Graf, militante pour la justice climatique
Nathalie Rizzotti, consultante en management de la durabilité
Thomas Meyer, écrivain
Anne Mahrer, co-présidente des Aînées pour la protection du climat Suisse
Rosmarie Wydler-Wälti, co-présidente des Aînées pour le climat Suisse
Dr. Dr. h.c. Hans-Rudolf Zulliger, ancien président de la CORE
Verena Mühlethaler, pasteure
Ruth Genner, ancienne conseillère municipale à Zurich
Reto Kestenholz, snowboarder et conseiller municipal à Thoune
Anina Mutter, blogueuse et auteure

Photos de la remise de pétition:


https://media.greenpeace.org/collection/27MDHUF31TP6

Plus d’informations:


«Sécurité d’approvisionnement et protection du climat», Scénario énergétique global pour la Suisse, Greenpeace Suisse, janvier 2022

Annonces parues dans Le Temps et dans la NZZ, lundi 12 septembre 2022

Contacts:

Georg Klingler, expert climat et énergie, Greenpeace Suisse, +41 79 785 07 38, [email protected]
Mathias Schlegel, porte-parole, Greenpeace Suisse, +41 79 794 61 23, [email protected]