Alors que les experts de l’Organisation Météorologique Mondiale consacrent l’année 2002 comme la deuxième année la plus chaude depuis 1860 et annoncent l’éminence d’un nouvel épisode El Nino, une dizaine de militants de l’association écologiste ont déployé une banderole devant la Maison Blanche (siège du gouvernement russe) à Moscou réclamant la ratification immédiate du Protocole de Kyoto.

Moscou (Russie). En avril 2002, une précédente session gouvernementale avait déjà considéré la question de la ratification du Protocole de Kyoto et ordonné la préparation de tous les documents nécessaires à sa discussion au Parlement dans les trois mois. Le 3 septembre dernier, au cours du Sommet du Développement Durable de Johannesburg, le Premier Ministre russe, Mikhail Kasianov avait promis que son pays ratifierait rapidement le Protocole. Cependant, le Protocole de Kyoto n’est toujours pas ratifié par la Russie à ce jour, et de surcroît, le Parlement n’a toujours reçu aucun des documents promis par le gouvernement.

Cette attitude est d’autant plus incompréhensible qu’en reportant sa ratification, la Russie retarde d’autant les investissements étrangers entrant dans le cadre de la mise en oeuvre de cet accord international. En effet, le député européen Alexandre de Roo estime que si la Russie ratifie rapidement, son économie pourrait bénéficier de 27 milliards d’Euros d’investissements dans ses différents secteurs d’activités lors des prochaines années.
Les estimations des services du gouvernement russe reconnaissent d’ailleurs que l’application de leur Programme d’Efficacité énergétique coûtera environ 6,5 milliards d’Euros.

Après les ratifications en mai de l’Union européenne et celle récente du Canada, la Russie est la clef de l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto qui prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés de 5% par rapport aux niveaux de 1990 en 2012.

« Nous demandons à la Russie de remplir immédiatement les engagements qu’elle a pris devant la communauté internationale » explique Laetitia de Marez, chargée de la campagne Climat pour Greenpeace France. « Il n’est plus temps de tergiverser, les changements climatiques sont déjà amorcés ! Le gouvernement russe ne peut plus se cacher derrière les lenteurs administratives pour justifier qu’il bloque l’entrée en vigueur du seul traité international légalement contraignant de protection du climat mondial » conclut-elle.