«Nestlé – Stop Genetically Engineered Food!» C’est l’exigence avec laquelle 50 militants de Greenpeace, venant de 8 Etats européens, protestent ce matin devant le sièges international de la transnationale alimentaire Nestlé à Vevey. Vêtus de complets sombres, ils gavent des poupées avec les aliments transgéniques vendus par Nestlé. Sur une banderole disposée devant l’entrée principale, un oiseau-Nestlé noir hurle aux consommateurs: «Shut up and eat!» Des actions de protestation sur le même thème ont lieu simultanément à Bangkok, Manille et Hong Kong, où Nestlé continue de vendre des aliments transgéniques contre l’avis de la majorité de la population. Nestlé refuse même d’étiqueter ces produits et les consommateurs n’ont ainsi même pas la liberté de choix.

Vevey (VD). Les conséquences à long terme de la
culture et de la consommation de plantes génétiquement manipulées
sont imprévisibles, incontrôlable et irréversibles. C’est pour cela
que les produits transgéniques doivent disparaître du marché.
Jusqu’à ce que ce soit le cas, ils doivent au moins être clairement
étiquetés comme contenant des organismes génétiquement manipulés
(OGM) pour que les consommateurs aient l’information qui leur
permette la liberté de choix. Durant ces derniers mois, Greenpeace
a prouvé à plusieurs reprises la présence d’OGM dans des aliments
pour bébés et d’autres produits Nestlé, Particulièrement dans des
Etats asiatiques, Thaïlande, Chine, Philippines; et même
dernièrement au Brésil, bien que la culture et la vente d’OGM y
soit interdite.

Le 14.05.2002, lors d’une réunion avec une
délégation internationale de Greenpeace, la transnationale
alimentaire Nestlé a refusé d’exclure l’utilisation d’OGM. Ce qui
va à l’encontre des besoins et des demandes des consommateurs; sur
toute notre planète ceux-ci demandent au moins de pouvoir exercer
librement leur choix grâce à des étiquettes informatives.
Greenpeace exige de Nestlé qu’elle renonce sur toute notre planète
à produire et à commercialiser des OGM. La transnationale
alimentaire n’était toutefois pas prête à aller dans ce sens – même
pas à renoncer aux gènes marqueurs d’antibiorésistance, unanimement
décriés, ni à adopter une déclaration volontaire des produits
contenant des OGM. Au contraire: Nestlé continue de considérer les
aliments transgéniques comme une perspective d’avenir. Elle ne
dévie de cette trajectoire que lorsque les lois ou une pression
constante et forte des consommateurs l’y contraignent. En 2001,
après des interventions de Greenpeace, la transnationale
pharmacochimique Novartis a fait le contraire, elle a confirmé ne
plus utiliser d’OGM dans ses produits alimentaires sur toute la
planète.

Les actions de protestations en Suisse, en
Thaïlande, aux Philippines et à HongKong renforcent les exigences
de Greenpeace à l’égard de Nestlé pour qu’elle assume ses
responsabilités de principale transnationale alimentaire et prenne
au sérieux les inquiétudes de la population et des organisations
écologistes. Bruno Heinzer, le chargé de campagne OGM chez
Greenpeace Suisse l’a répété avec insistance ce matin à Vevey: «Les
OGM n’ont rien à faire dans nos champs, nos assiettes, les biberons
de nos enfants – ni en Europe, en Asie, en Amérique ou ailleurs sur
notre planète. Nestlé devra finir par comprendre que personne ne
veux ces produits!»