Toutes les stations-services Shell de Zurich étaient aujourd’hui à l’arrêt. Quatre-vingt-cinq militants Greenpeace ont bloqué depuis l’aube et jusqu’en début d’après-midi dix stations-service Shell de Zurich. Pour protester contre les projets de forages pétroliers de Shell dans l’Arctique, les écologistes se sont enchaînés aux colonnes de carburant du géant du pétrole. Le groupe pétrolier prévoit de commencer le 1er juillet ses dangereux forages dans les eaux glacées de la Mer des Tchouktches au large de l’Alaska.

Des militants Greenpeace bloquent les stations d’essence Shell

Les militants provenant de toute l’Europe se sont enchaînés aux pompes à essence pour les mettre momentanément hors service. Ils ont accroché une banderole symbolisant une marée noire au toit de la station-service Shell près de la gare de Tiefenbrunnen à Seefeld (Horneggstrasse 3). Sur d’autres bannières on trouvait la revendication « Stop Shell – Save the Arctic ».

Les militants ont voulu attirer l’attention sur le fait qu’à l’avenir les produits pétroliers proposés dans les stations-service Shell en Suisse pourraient également provenir de forages risqués dans l’Arctique. Ils dénoncent le fait que les forages dans l’Arctique ne menacent pas seulement un environnement et une faune uniques, mais aussi nos chances de faire face avec succès au réchauffement climatique. L’action est encore en cours. Passants et automobilistes ont reçu des informations complémentaires et la possibilité de devenir actifs en tant que défenseurs de l’Arctique en signant une pétition. Greenpeace a déjà récolté plus de sept millions de signatures en faveur de la défense de l’Arctique.

« Les réserves des groupes pétroliers débordent déjà. Si nous voulons limiter l’augmentation de la température moyenne de l’atmosphère terrestre à moins de 2°C, il ne faut pas exploiter les réserves pétrolières de l’Arctique, » souligne Nadine Berthel, chargée de la campagne Arctique de Greenpeace Suisse. « Car si Shell devait trouver et extraire du pétrole en Mer des Tchouktches, le gouvernement des Etats-Unis considère lui-même que le risque d’un ou de plusieurs accidents graves serait de 75 % durant la période d’extraction prévue de 51 ans!  » ajoute Nadine Berthel.

A la mi-mai, l’administration états-unienne avait ouvert la voie à la multinationale du pétrole au large de l’Alaska, alors que ces dernières années, le projet de Shell dans l’Arctique a connu une importante série de pannes. Shell a déjà investi 6 milliards de dollars américains dans son projet Arctique. Shell a commencé en 2012 avec des forages exploratoires pour chercher à identifier les réserves supposées. Dix forages étaient prévus sur une durée de deux ans. Mais ces projets n’ont pas pu être réalisés. De mauvaises conditions météorologiques, des autorisations manquantes et une gestion désastreuse ont conduit à ce que Shell ne puisse finalement pas effectuer un seul forage pétrolier.

Une éventuelle fuite de pétrole ne peut se dégrader qu’extrêmement lentement en raison des basses températures dans l’Arctique. Il serait en outre impossible d’arrêter une fuite de pétrole sous la banquise – il n’existe actuellement aucune méthode pour le faire. Le risque d’une terrible catastrophe écologique est donc énorme. Et la Suisse y participe. La plateforme pétrolière que Shell veut utiliser pour ses dangereux forages dans l’Arctique appartient au groupe suisse Transocean, groupe qui avait loué la fameuse plateforme Deepwater Horizon à la société BP qui était à l’origine d’une énorme marée noire en 2010.