Le rapport de l’ONU sur la biodiversité, qui met en garde contre la disparition massive d’espèces et de biodiversité liée aux activités humaines, doit servir d’alarme et déclencher une réaction urgente pour protéger les forêts et les océans du monde et conduire à des changements radicaux dans l’agriculture, la production alimentaire et la consommation.

Le rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a averti qu’un million d’espèces sont menacées d’extinction. Le rapport ajoute que la plupart des objectifs mondiaux pour la protection de la nature définis dans le Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 (Objectifs d’Aichi) ne seront pas atteints, ce qui compromet la moitié des Objectifs de développement durable de l’ONU.

Les gouvernements doivent faire passer les gens et la planète en priorité et agir avec l’urgence qu’exige ce rapport. Les dirigeants doivent adopter des objectifs et des plans de mise en œuvre solides pour protéger la biodiversité avec la participation et le consentement des peuples autochtones et des communautés locales. C’est l’objectif à atteindre lors de la Convention sur la biodiversité biologique qui se tiendra en Chine l’année prochaine (COP15).

La conservation et la restauration de la biodiversité peuvent jouer un rôle énorme en tant que solutions climatiques naturelles et il est grand temps de lutter contre le changement climatique en protégeant la nature qui nous soutient. Les forêts, les tourbières et les écosystèmes marins côtiers doivent être protégés ou restaurés. Combiner la conservation de la biodiversité avec des réductions drastiques des émissions de CO2 et une protection accrue des puits carbones naturels peut contribuer de manière significative à limiter le réchauffement climatique à 1,5C.

Les océans et les forêts victimes de notre voracité

Le rapport de l’IPBES a révélé que 66 % de l’océan subit de multiples pressions humaines et que la vie marine subit de  » graves impacts « . Le rapport prévient en outre que la richesse et l’abondance de la vie marine sont en déclin, ce qui limite la capacité de l’océan à assurer la sécurité alimentaire et à protéger contre le changement climatique.  Les mécanismes existants pour protéger nos océans ne fonctionnent pas. Aujourd’hui, 1% seulement des mers du globe sont protégées et il n’existe aucun instrument juridique permettant la création de sanctuaires dans les eaux internationales. Il faut mettre en place un traité mondial pour protéger au moins 30 % des océans d’ici 2030. C’est une occasion unique pour les gouvernements de travailler ensemble pour sauvegarder la vie, assurer la sécurité alimentaire de millions de personnes et créer des océans sains qui sont notre meilleur allié face aux changements climatiques.

Le rapport de l’IPBES averti que les principaux facteurs de changement dans la nature, tels que le changement d’affectation des terres, l’exploitation des organismes, le changement climatique et les niveaux de consommation ont atteint des niveaux sans précédent. Il faut une aujourd’hui favoriser une alimentation plus végétale afin de réduire la consommation de viande et de produits laitiers. L’élevage est le premier vecteur de déforestation à l’échelle de la planète.

Toute augmentation de l’espace agricole nécessaire à l’alimentation animale pour le bétail industriel est un facteur clé du changement d’affectation des terres par la déforestation et la destruction des habitats. Afin de se donner toutes les chances de préserver le climat, la consommation et la production de viande doivent être réduites de 50% au niveau mondial d’ici 2050.