La 50ème législature du Parlement Suisse a été marquée par un recul de notre pays sur les questions environnementales et climatiques. C’est particulièrement inquiétant pour l’avenir. Afin de motiver les électeurs à aller voter le 20 octobre pour des candidats prenant enfin les questions environnementales au sérieux, l’Alliance environnement lance une nouvelle campagne pour la promotion de l’Ecorating.

Avec les élections fédérales qui auront lieu cet automne, on voit soudainement presque tous les partis politiques se préoccuper du climat et de l’environnement. Tout le monde souhaite augmenter ses chances d’obtenir un siège au Conseil national ou au Conseil des Etats en accordant ses promesses électorales avec les tendances du moment. Au moment de voter, l’électeur qui se soucie véritablement des questions environnementales devra faire la part de choses et chercher à voir quel candidat est véritablement digne de confiance sur l’écologie.

Comme il est difficile de trier le bon grain de l’ivraie, les principales organisations environnementales de Suisse, réunies au sein de l’Alliance environnement, ont examiné les partis et évalué le comportement de vote de tous les parlementaires lors de la dernière législature. Les résultats permettent d’identifier les partis et les parlementaires qui prennent au sérieux la protection du climat.

  • Les Verts, le Parti socialiste , le Parti evangélique suisse et les Verts libéraux ont presque toujours soutenu les préoccupations environnementales au Parlement.
  • Près des deux tiers du Parti bourgeois démocratique ont soutenu les préoccupations environnementales, et les parlementaires ont adopté lors de la dernière législature un positionnement beaucoup plus respectueux de l’environnement qu’auparavant.
  • Le Parti démocrate-chrétien a voté pour l’environnement dans environ la moitié des cas. Cependant, les différences au sein du parti entre les parlementaires sont importantes.
  • Le Parti libéral-radical a voté contre les préoccupations environnementales près de quatre fois sur cinq. Les différences entre les différents Conseils nationaux sont très importantes.
  • L’UDC s’est presque systématiquement prononcé contre l’environnement lors de la dernière législature.  

La législature 2015-2019 a été marquée par un net recul en matière de protection de l’environnement. Voici quelques exemples illustrant le retard pris par la Suisse sur des sujets qui sont d’une importance fondamentale:

Climat: Le Parlement n’est pas parvenu à définir des mesures permettant d’atteindre l’objectif de l’accord de Paris. La loi sur le CO2 a été tellement édulcorée au Conseil national que même les parlementaires respectueux de l’environnement ne pouvaient plus l’approuver.


Agriculture: Chaque année, plus de 2000 tonnes de pesticides sont pulvérisés en Suisse avec des conséquences considérables pour la nature, l’environnement et la santé humaine. Toutefois, le Conseil national, en particulier les représentants des agriculteurs au Parlement, s’est opposé jusqu’à présent à toute mesure efficace visant à réduire l’utilisation des pesticides.


Biodiversité: Les attaques contre la protection des espèces ont aussi marqué la dernière législature avec plusieurs initiatives populistes. Citons les exemples de l’initiative « Loup. La récréation est terminée! » (adoptée par le Conseil national avec 101 voix contre 83), la demande de retrait du traité de Berne sur le commerce international des espèces animales et végétales sauvages menacées, et enfin la révision désastreuse de la Loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages.


Eau potable: Le Conseil national s’est efforcé de limiter la taille des cours d’eau à protéger. Heureusement, le Conseil des Etats est parvenu à limiter les dégâts ici et là. Cependant, les attaques sur les eaux se poursuivent. Le Conseil national, par exemple, débat actuellement de l’assouplissement des exigences environnementales pour le renouvellement des concessions hydroélectriques.


Transports: Les efforts de certains parlementaires ont fait que le nouveau fond routier FORTA soit financé par l’ensemble de la population et non plus seulement de ceux qui possèdent une automobile, ce qui est contraire au principe du pollueur-payeur. Même après le début du débat sur le climat en mars dernier, le Conseil national n’a pas hésité à approuver trois projets routiers nationaux supplémentaires pour lesquels la gestion et les coûts n’étaient pas encore connus.

All you can’t eat – all you can vote

Dans le futur, l’augmentation des températures, la sécheresse, les pénuries d’eau, la diminution de la biodiversité, etc. changeront fondamentalement l’agriculture. La production d’aliment va se compliquer et de nombreux produits vont devenir rares ou même disparaitre. L’Alliance environnement, dont font partie Greenpeace Suisse et les principales organisations environnementales du pays, lance la campagne « All you can’t eat » afin de montrer à quel point le réchauffement climatique pourrait toucher les suisses dans leurs habitudes quotidiennes. Les grands chefs Markus Burkhard et Julien Pansier ont élaboré des menus, basé sur des plats populaires suisses, mais avec seulement avec les ingrédients disponibles en Suisse si la crise climatique n’est pas évitée.
Découvrez les recettes et les quelques gestes importants pour obtenir un parlement respectueux du climat et de l’environnement à l’avenir.