Il n’est peut-être pas évident à première vue de comprendre pourquoi nous nous engageons déjà dans une campagne pour réclamer une aide économique respectueuse du climat, alors que la Suisse et le monde se débattent encore avec les pires difficultés apportées par la crise du Coronavirus. Voici en quelque mots les raisons qui nous poussent à aborder la question de la reconstruction de l’économie et pourquoi nous nous engageons à faire en sorte que l’environnement ne soit pas oublié dans le processus.

Vendredi 20 mars dernier, Greenpeace Suisse lançait la pétition « COVID-19: Le soutien apporté à l’économie doit tenir compte du climat!« . L’objectif est d’obtenir des autorités cantonales et fédérales qu’elles utilisent les mesures à long terme pour la relance de l’activité économique pour rendre l’économie suisse compatible avec les objectifs de protection du climat. Nous estimons que cela améliorera également la résistance à de potentielles crises dans le futur. La question du timing peut interpeller: n’avons-nous pas mieux à faire pendant cette période de crise sanitaire?

Il va sans dire que la priorité absolue actuellement est de contenir la menace que représente le Covid-19, d’aider les malades et leurs proches et de soutenir les secteurs d’activités, les entreprises et les personnes indépendantes menacées de faillites. Nous avons le plus grand respect pour les professionnels de la santé et tous ceux qui sont en première ligne dans ce combat contre le virus. Nous souhaitons de tout cœur que cette crise soit la plus courte possible.

Alors pourquoi avons-nous lancé notre pétition ?

Il faut d’abord voir que la question de la reconstruction à long terme est d’ores et déjà discutée par de nombreux acteurs du monde politique et économique en Suisse. On peut notamment citer en exemple ces professeurs de l’EPFZ, qui ont demandé un soutien de 100 milliards de francs pour l’économie dans un récent communiqué.  Si la question climatique n’est pas rapidement introduite dans ces discussions elle risque fort d’être oubliée quand le moment des plans de relance sera venu.

Par le passé, et notamment lors de la crise financière de 2008, les mesures prises pour relancer l’économie ont conduit dans certains cas à une augmentation des pratiques néfastes pour le climat. Il faut à tout prix éviter que cela se reproduise. C’est pourquoi nous cherchons déjà à mobiliser la population autour de cette question essentielle. Il serait dangereux d’attendre alors que différents groupes de pression sont déjà en train de s’activer sur la scène politique.

Au niveau international, nous sommes loin d’être les premiers à avoir lancé des appels pour que la protection du climat soit correctement prise en compte dans la réponse économique à long terme à la crise sanitaire. On peut notamment citer en exemple la prise de position de Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, publiée le 14 mars dernier. En Suisse, il n’y a pas encore eu d’appel en ce sens. 

Enfin, il faut bien voir que nombreuses sont les personnes qui sont aujourd’hui coincées chez elles et sont heureuses de pouvoir s’intéresser aussi à d’autres choses que le seul coronavirus. Même s’il est impossible de se mobiliser dans la rue, il est possible de continuer à se mobiliser pour un avenir durable et un environnement sain. Notre pétition sert aussi à cela: offrir la possibilité de continuer de s’engager pour le climat en ces temps difficiles.

Voici les différentes raisons qui nous ont convaincu que le timing était approprié pour lancer cette nouvelle campagne. Merci pour votre soutien, et merci de partager cette pétition avec vos collègues, vos amis et vos proches. Portez-vous bien, et, surtout, restez chez vous.