Cela fait 2 ans que Greenpeace mène campagne contre Thai Union, le plus gros producteur de thon de la planète. Les conditions de travail catastrophiques et les méthodes de pêche dévastatrices de l’entreprise thaïlandaise ont été mises en lumière. Grâce aux soutiens obtenus dans le monde entier, Greenpeace a exigé avec succès une modification profonde des pratiques de Thai Union qui vient de rendre publiques ses nouvelles lignes directrices. Un pas décisif vers une pêche durable. 

Dans le monde, une boîte de thon sur cinq est produite par Thai Union, ce qui implique une grande responsabilité sur l’état des océans. 90% des espèces de poissons sont victimes de la surpêche, selon les chiffres des Nations Unies. Malgré les évidences, l’entreprise refusait de s’engager pour une gestion durable de la ressource. Un scandale qui pourrait bien devenir de l’histoire ancienne. Avec ses nouvelles lignes directrices, le groupe thaïlandais fait enfin un pas vers la durabilité.

Voici les engagements pris par Thai Union :

– Réduire d’ici à 2020 de 50% en moyenne le nombre de DCP (dispositifs de concentration de poissons) utilisés globalement dans leurs chaînes d’approvisionnement, tout en doublant en même temps la quantité de thons tracés pêchés sans DCP disponible sur les marchés à l’échelle mondiale. Les DCP sont des objets flottants créant de petits écosystèmes et entraînant la capture d’espèces marines, y compris des requins, des tortues et des thons juvéniles.

– Étendre son actuel moratoire sur le transbordement en mer à toute sa chaîne mondiale d’approvisionnement, à moins que les fournisseurs ne remplissent de nouvelles conditions strictes. Le transbordement en mer permet aux navires de continuer à pêcher pendant des mois ou des années sans jamais rentrer dans un port et facilite souvent les pratiques illégales.

– Assurer la présence d’observateurs indépendants sur l’ensemble des transbordements effectués en mer par des palangriers. Ces derniers auront comme mission d’inspecter et de signaler tout potentiel abus de droit du travail et d’assurer une surveillance, humaine ou électronique, sur 100% des palangriers lui fournissant du thon.

– Développer un code de conduite complet pour l’ensemble des navires de ses chaînes d’approvisionnement, compléter les codes existants et renforcer le code de conduite d’éthique et de travail, afin de s’assurer que les travailleurs en mer soient traités humainement et équitablement. Des tierces parties indépendantes procéderont à des audits dont les résultats seront rendus publics, tout comme des agendas clairs permettant aux objectifs d’être atteints.

– Basculer des parts significatives de thon capturés à la palangre vers du thon pêché à la canne ou à la traîne et mettre en place de solides normes pour réduire les prises accessoires. Les palangriers sont connus pour attraper des espèces non ciblées telles que les oiseaux de mer, les tortues et les requins.

– Passer à une traçabilité numérique complète, permettant aux consommateurs de tracer le thon qu’ils consomment jusqu’au navire sur lequel il a été pêché et d’identifier la méthode de pêche utilisée.

Des représentants de Greenpeace rencontreront les responsables de Thai Union tous les 6 mois afin d’évaluer la mise en œuvre des mesures annoncées. Fin 2018, un rapport documentera les progrès réalisés par l’entreprise. Les mesures de l’entreprise thaïlandaise posent les bases pour une pêche durable, prenant en compte les droits humains et l’environnement. Elles sont un signe clair envers le reste de l’industrie, car la situation actuelle est inacceptable. Si le plus gros producteur de thon peut s’engager à changer ses pratiques, ses concurrents n’ont plus aucune excuse pour maintenir le statu quo et devront, eux aussi, s’adapter. Greenpeace continuera de lutter en ce sens.

 
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