Des militant·es Greenpeace ont dévoilé ce matin en gare de Zurich la vaste pollution liée aux emballages à usage unique de Dove. En produisant notamment 12’000 sachets plastiques hautement polluants par minute, la marque accentue la crise climatique et environnementale et nuit à l’avenir des femmes dont elle affirme se soucier. Unilever, la maison mère de la marque, figure depuis de nombreuses années dans le top 5 des plus gros pollueurs plastique au monde selon le mouvement Break Free From Plastic. Greenpeace demande à cette multinationale d’éliminer le plastique à usage unique de ses activités d’ici dix ans et de soutenir l’objectif de réduire la production de plastique de 75% d’ici 2040 dans le cadre des négociations sur le traité international qui reprennent en avril.

La vérité derrière les slogans

Des militant·es Greenpeace sont allé·es à la rencontre du public ce matin à 8h dans le hall principal de la gare de Zurich pour dénoncer l’hypocrisie de Dove. En sous-vêtements blancs, à l’image de la célèbre campagne de pub, les militant·es  étaient muni·es de banderoles «Dove empoisonne notre planète avec son plastique». Diverses actions ont déjà eu lieu au Royaume-Uni et le rythme va s’intensifier ces prochains mois aux quatre coins du monde. Derrière les beaux slogans publicitaires se cache en effet une tout autre réalité: les emballages plastiques à usage unique de leurs produits empoisonnent la planète. 

Des sachets plastiques par milliards

L’exemple des sachets est emblématique. Dove en produit 6,4 milliards chaque année, alimentant la crise du plastique et déversant d’énormes quantités de déchets dans les pays du Sud. «Nous avons constaté sur le terrain que cette pollution plastique dévaste les plages et les cours d’eau en Indonésie, aux Philippines ou encore en Inde», détaille Joëlle Hérin, experte consommation et économie circulaire pour Greenpeace Suisse. «Ces sachets bouchent les canalisations, aggravant les inondations, et libèrent des produits chimiques toxiques dans l’air lorsqu’ils sont brûlés. Depuis des décennies, Dove prétend se soucier des femmes et de leur estime de soi alors qu’elle contribue en réalité à une crise environnementale qui menace leur avenir.»

Unilever: l’un des pires pollueurs plastiques au monde

Dove appartient au géant des biens de consommation Unilever. Les 6,4 milliards de sachets produits en 2022 par Dove représentent un peu plus de 10% des ventes totales par Unilever (source: Future Market Insights, cité dans le rapport Uncovered publié par Greenpeace en novembre 2023). La multinationale britannique aurait mis sur le marché en 2023 plus de 100’000 sachets par minute, soit environ 53 milliards par an. Ces chiffres déjà colossaux ne concernent que les sachets plastiques, auxquels il faut ajouter les milliards d’autres emballages à usage unique. Unilever se classe d’ailleurs chaque année parmi les cinq plus gros pollueurs plastiques au monde selon le rapport de Break Free From Plastic.  

Passer à la réutilisation et œuvrer pour un traité ambitieux sur les plastiques

Alors que les gouvernements du monde entier reprendront du 23 au 29 avril les négociations sur le traité de l’ONU sur les plastiques, Greenpeace demande à Unilever d’éliminer progressivement au cours des dix prochaines années le plastique à usage unique de ses activités, en commençant par les sachets, et de passer à la réutilisation. La multinationale doit aussi assumer sa responsabilité en tant que l’un des leaders sur le marché: Greenpeace demande à Unilever d’user de son influence sur la scène internationale pour plaider en faveur d’un traité sur les plastiques qui réduise la production d’au moins 75% d’ici 2040.

Matériel complémentaire

Photos de la manifestation (ajouts en cours de matinée), vidéo disponible dès midi sur ce même lien

Photos de déchets plastique Dove en Indonésie et aux Philippines

Rapport “Uncovered” sur Unilever, en français, novembre 2023

Contacts

Joëlle Hérin, experte en consommation et économie circulaire, Greenpeace Suisse, +41 79 256 32 65, [email protected] 

Fanny Eternod, porte-parole consommation, Greenpeace Suisse, +41 78 662 07 31, [email protected]