Le Conseil des Etats a achevé aujourd’hui ses délibérations sur la révision totale de la loi sur le CO2. Bien qu’elle ait amélioré la proposition du Conseil fédéral, elle n’a pas réussi à élaborer une proposition législative suffisante pour la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris.

Le Conseil des Etats souhaite réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, dont au moins 30% au niveau national, le reste provenant de mesures de protection du climat à l’étranger. « Cela semble ambitieux, mais ce n’est pas le cas. C’est de la couardise. Et c’est loin d’être suffisant pour surmonter la crise climatique « , déclare Georg Klingler, expert climatique chez Greenpeace Suisse. « Le Conseil fédéral veut une Suisse climatiquement neutre d’ici 2050. L’achat prévu de certificats d’émission à l’étranger ne peut compenser l’absence de réductions nationales ».

Greenpeace reste convaincue que la Suisse, en tant que pays riche, doit jouer un rôle de pionnier dans sa politique climatique. « Greenpeace Suisse exige que la Suisse élimine ses émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2040. D’ici 2030, les émissions nationales devront être réduites d’au moins 60 % par rapport aux niveaux de 1990 « , explique Georg Klingler. Ces exigences sont basées sur le budget d’émissions restant si la Suisse veut se conformer à l’Accord de Paris qu’elle a ratifié.

Greenpeace Suisse est également déçue que le Conseil des Etats n’ait pas prévu de réglementation concrète dans la nouvelle loi sur le CO2 pour rendre la place financière suisse plus écologique. L’examen des risques climatiques constituent une avancée intéressante, mais ne suffit pas pour faire bouger les acteurs financiers. « Nous devons cesser de financer des formes d’énergies destructrices pour le climat comme le charbon et les hydrocarbures de schistes ou provenant de sables bitumineux et nous assurer que les institutions financières s’alignent de façon stricte sur les objectifs de l’Accord de Paris », déclare M. Klingler.

« Le Conseil des Etats n’a pas non plus réussi à établir des règles climatiques contraignantes pour le secteur agricole », ajoute Georg Klingler. « L’agriculture représente 13,5 pour cent des émissions totales de gaz à effet de serre en Suisse. Afin d’atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris, les émissions provenant de l’agriculture doivent également être réduites. »

Plus d’informations :
Georg Klingler, expert climatique pour Greenpeace Suisse, 079 785 07 38, [email protected], réponse en allemand
Mathias Schlegel, Porte-parole pour Greenpeace Suisse, 079 794 61 23, [email protected]