Les électeurs ont voté aujourd’hui en faveur du climat. Greenpeace Suisse exige que le Parlement fixe de nouvelles priorités.

Greenpeace Suisse se réjouit des résultats préliminaires des élections fédérales. Selon la première projection nationale, les résultats intermédiaires cantonaux et certains résultats définitifs, la domination de l’UDC et du PLR au Conseil national est en baisse ce qui laisse augurer de meilleures perspectives pour la politique climatique. Les partis de gauche, favorables à la protection de l’environnement, et les Verts deviennent nettement plus forts, même si une légère baisse des sièges pourrait se dessiner pour le PS. Comme le PLR et le PDC ont tous deux exprimé leur soutien en faveur d’une meilleure protection du climat à l’approche des élections, il y a une chance que la Suisse aborde enfin la crise climatique de façon cohérente et fasse avancer les solutions. « Les électeurs ont donné leur vote au climat. Si le Parlement renforce la protection du climat c’est toute la Suisse qui sera gagnante », déclare Georg Klingler, expert des questions climatiques pour Greenpeace Suisse.

Le résultat de ces élections donne un mandat clair au Parlement. La crise climatique est la plus grande menace pour notre pays, et les mesures pour la surmonter doivent être au centre du travail politique dans les années à venir. « Les priorités doivent être redéfinies. La protection du climat doit être prise en compte dans toutes les questions d’intérêt public, dans toutes les nouvelles lois et dans tous les nouveaux projets d’infrastructure « , déclare Georg Klingler. La Suisse doit maintenant prendre des mesures concrètes pour réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre qu’elle produit en Suisse et à l’étranger. « Plus nous attendons, plus les mesures deviennent coûteuses et les conséquences du réchauffement climatique plus douloureuses. »

Greenpeace Suisse attend du Parlement nouvellement élu qu’il adopte une politique climatique conforme à celle de l’Accord de Paris et qu’il prenne des mesures décisives pour sortir de la culture du jetable :

  • Le Parlement doit renforcer la loi sur le CO2. La version actuelle de la loi du Conseil des Etats est insuffisante pour atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Afin de respecter le budget d’émissions restant à Suisse, les émissions de CO2 du pays doivent être réduites d’au moins 60 pour cent d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990 (au lieu des 30 pour cent prévus). Pour la Suisse et le reste du monde, il serait encore plus prudent d’accélérer d’avantage la réduction des émissions. Les solutions existent pour y parvenir.
  • Outre la réduction des émissions de CO2 du pays, celles induites à l’étranger par la consommation suisse doivent également être systématiquement réduites.
  • La place financière suisse doit être tenue à la transparence en ce qui concerne les risques climatiques que représentent ses investissements et devra respecter l’objectif de maintenir le réchauffement à moins de 1,5 degré. Il faut une interdiction immédiate des financements pour les énergies fossiles les plus dangereuses pour le climat, comme le charbon, les sables bitumineux et les autres formes d’hydrocarbures non-conventionnels.
  • L’agriculture doit revoir son modèle et évoluer vers une production respectueuse des animaux, de l’environnement et du climat.
  • La Suisse doit introduire une responsabilité élargie des producteurs pour les produits jetables et les emballages en plastique, promouvoir les systèmes réutilisables et interdire les plastiques jetables dans le secteur des biens de consommation.
  • La Suisse a besoin d’une économie circulaire qui permette d’éviter le gaspillage des ressources.

Plus d’informations:
Georg Klingler expert des questions climatiques pour Greenpeace Suisse, 079 785 07 38, [email protected] (Réponse en allemand)