Genève, mardi 9 juin 2020

Aujourd’hui, le Conseil national discute de la loi sur le CO2. Une loi qui manque clairement d’ambitions. Les règles contraignantes concernant la vérité des coûts de toutes les émissions de gaz à effet de serre sont toujours absentes du texte. Au lieu de cela, d’innombrables ajustements sont effectués. En conséquence, la Suisse prend toujours plus de retard en comparaison internationale. Pire, il faut s’attendre à voir arriver des mesures visant à assouplir encore davantage une loi déjà trop faible. Certains parlementaires justifient cette situation en invoquant le fardeau que la crise du Covid-19 fait peser sur l’économie.

Georg Klingler, chargé de campagne climat pour Greenpeace Suisse, commente :

« C’est parfaitement déplacé d’utiliser la crise du Covid-19 comme prétexte pour attaquer la loi sur le CO2. La situation sanitaire actuelle montre au contraire que nous devons anticiper et agir de manière décisive lorsque des crises surviennent. La crise climatique n’a rien perdu de son importance à la suite de celle du Coronavirus. C’est ce que démontre un sondage représentatif de la population commandé par Greenpeace Suisse : 81 % des personnes interrogées souhaitent que les investissements de l’État pour reconstruire l’économie après le confinement soient aussi respectueux du climat que possible. L’enquête démontre clairement qu’utiliser les conséquences économiques de la crise sanitaire pour justifier un affaiblissement de la politique climatique n’est pas la voie à suivre. Ce qu’il faut, ce n’est pas moins, mais plus de protection du climat. Il n’y a pas de ligne de démarcation entre la santé humaine, animale et végétale et les écosystèmes en général. La santé du climat a également une influence directe sur la santé des gens ».

Documents:

Plus d’informations :
Georg Klingler, chargé de campagne climat pour Greenpeace Suisse, 079 785 07 38, [email protected]


La Suisse en queue de peloton en ce qui concerne la protection du climat:

  • L’objectif de la loi CO2, qui est de réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, est le plus faible d’Europe.
  • Le secteur des transports a échoué à réduire ses émissions de CO2 par rapport à 1990. Aujourd’hui, le parc automobile suisse est le plus nuisible au climat en Europe. De même, l’absence de réglementation climatique pour le transport aérien, avec l’exonération fiscale pour le carburant et la remise de la TVA, a un effet néfaste sur le climat. Les Suisses prennent l’avion deux fois plus souvent que leurs voisins européens ce qui représente 20 % de l’impact climatique des émissions de gaz à effet de serre du pays.
  • Dans le domaine du bâtiment, trop de vieux systèmes de chauffage au pétrole et au gaz sont encore remplacés par de nouveaux systèmes fonctionnant avec des combustibles fossiles au lieu de solutions respectueuses du climat. La Suisse est le pays qui a la plus forte densité de chauffage au mazout en Europe.
  • La place financière suisse est notre plus grand problème climatique : ce secteur est responsable de plusieurs fois les émissions de gaz à effet de serre de la Suisse. Entre 2016 et 2019, les deux grandes banques suisses, Credit Suisse et UBS, ont, à elles seules, causé plus d’émissions chaque année avec leurs investissements que ce qui a été émis dans l’ensemble de la Suisse.