Notre agriculture n’est pas un modèle en matière d’environnement. Et pourtant, la Suisse bénéficie de conditions idéales. L’initiative « pour une eau potable propre et une alimentation saine » prend ce problème au sérieux et mérite notre soutien.

Si l’on en croit la publicité des lobbies agricoles et des grands distributeurs, l’agriculture suisse est idyllique: les animaux paissent heureux dans des pâturages verdoyants et sont bien traités par les agriculteurs; les cultures maraîchères et les champs sont bien entretenus. Mais si on regarde de plus près, le tableau est nettement plus sombre: 

  • La Suisse importe chaque année environ 1,2 million de tonnes de fourrage pour animaux, en particulier d’Amérique du Sud. Dans les pays producteurs, cela favorise la déforestation et entre en concurrence avec la culture de leur nourriture. Résultat : ces importations produisent d’importantes quantités de lisier et de fumier et cela participe à une fertilisation excessive des eaux, de nos forêts et de nos prairies.

  • Plus de 2 000 tonnes de pesticides sont utilisées en Suisse par an. C’est nocif pour la vie aquatique, pour les insectes et la faune du sol et des terres. De plus, on les retrouve sous forme de résidus dans nos aliments.  Et les effets à long terme de ce cocktail sur notre santé sont encore peu étudiés.

  • Environ 40 tonnes d’antibiotiques par an servent à prévenir les maladies du bétail. Ainsi, des germes résistants aux antibiotiques se développent, ce qui peut générer des infections difficiles à soigner.

Mais cela pourrait être bien différent: les fermes biologiques et IP prouvent depuis des années que l’on peut produire avec beaucoup moins de pesticides et d’engrais. Les éleveurs qui misent sur l’herbe plutôt que d’importer des fourrages concentrés montrent ce que la qualité suisse signifie réellement.

Il est grand temps de passer à une agriculture biologique. L’Initiative « pour une eau potable propre » de Franziska Herren demande que seules les fermes qui produisent sans pesticides reçoivent des subventions, de ne pas posséder plus de bétail qu’elles ne puissent en nourrir, d’utiliser des antibiotiques uniquement lorsque c’est nécessaire. Ainsi, la Suisse deviendrait un pays pionnier pour une agriculture véritablement durable et se rapprocherait de la publicité idyllique décrite ci-dessus.

Signez l’initiative!