Le charbon constitue un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre au niveau mondial. Depuis plusieurs années, l’accélération de la fréquence des épisodes météorologiques extrêmes montre clairement ce qui attend les assureurs si l’humanité continue de dépendre aussi fortement des énergies fossiles. A chaque catastrophe, chaque typhon, chaque inondation ou chaque sécheresse, les entreprises et les personnes touchées demandent le soutien de leurs assurances. Le réchauffement climatique coûte d’ores et déjà très cher aux assureurs. Depuis quelques années, certaines compagnies d’assurances cherchent à s’éloigner du secteur du charbon. En 2017, on apprenait que 15 des plus grands assureurs du monde retiraient leurs billes de ce secteur d’activité controversé.

En novembre 2018, Greenpeace saluait les nouvelles orientations prises par Generali pour le climat et pour sortir du charbon. Le troisième assureur européen est une des 50 plus grandes entreprises de la planète. C’est dire si son engagement en faveur du climat peut avoir un impact important sur tout son secteur d’activité. Le commentaire de Greenpeace Italie il y a une année était dithyrambique: « Avec sa nouvelle politique d’exclusion du charbon, Generali a envoyé un signal important : il va devenir impossible d’assurer le charbon qui doit s’effacer pour faire place à une transition énergétique urgente vers une énergie 100% renouvelable. »

© Demir SÖNMEZ

Malheureusement, Generali n’a toujours pas concrétisé cette nouvelle politique. D’un côté, elle se targue d’avoir une stratégie climatique qui fait référence à la fois à l’Accord de Paris et au rapport du GIEC sur le réchauffement climatique de 1,5°C et de l’autre, elle continue de collaborer avec des entreprises dangereuses pour le climat comme le Polish Energy Group (PGE) en Pologne ou ČEZ en Tchéquie.

Les stratégies suivies par ces deux groupes sont à l’origine du refus de la Pologne et de la Tchéquie de s’engager pour une sortie du charbon d’ici à 2030, empêchant les pays de l’Union européenne d’atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Generali continue ainsi d’assurer des projets dangereux pour le climat, notamment des centrales à charbon fonctionnant avec du lignite, un charbon dont l’impact sur le climat est dévastateur.

Generali doit aujourd’hui s’en tenir à sa ligne directrice pour le climat et définitivement mettre un terme à ses liens d’affaires dans le secteur du charbon.