Début 2019, Greenpeace a produit un rapport qui montre quelles quantités d’émissions de gaz à effet de serre relevaient de la responsabilité de Credit Suisse et UBS entre 2015 et 2017. Cette publication a suscité un large intérêt de la part du public – et des critiques des banques qui ont remis en doute nos calculs. Nous prévoyons une mise à jour de ces données et invitons les banques à nous fournir elles-mêmes leurs données à l’avance.

L’activité des banques consiste essentiellement à gérer des actifs et à accorder des prêts. Elles développent des produits d’investissement et conseillent les investisseurs dans leurs décisions. Sur la base de certains critères, elles accordent des prêts à des projets et à des entreprises, favorisant ainsi l’activité économique. Les banques ont donc un champ d’action responsable. Avec les prêts d’aujourd’hui, elles déterminent l’économie de demain et ont donc une influence considérable.

Avec l’adoption de la Convention de Paris sur le climat en décembre 2015, il est devenu évident que des changements majeurs sont inévitables. Pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius, nous devons prendre à bras le corps les plus grandes sources de gaz à effet de serre le plus rapidement possible – et réduire de manière drastique nos émissions carbones. Logiquement cela signifie que le secteur des énergies fossiles est un mort en sursis.


Depuis 5 ans ont passé. La science démontre continuellement que l’ampleur de l’urgence climatique est sous-estimée. Le mouvement climatique est plus fort que jamais et lentement, les Politiques commencent eux aussi à bouger. La crise climatique est une réalité et nous sommes tous appelés à agir. Les banques aussi. Elles possèdent la réponse à la question de savoir si les combustibles fossiles continueront à être financés à grande échelle ou si ce soutient ira aux énergies renouvelables et à la maitrise de la consommation énergétique.


Malheureusement, en dehors de quelques déclaration sans effets, les institutions financières de notre pays ont manqué l’opportunité de s’engager pour la protection du climat et de tourner le dos aux combustibles fossiles. Selon le rapport de Greenpeace de 2019, Credit Suisse et UBS ont financé au moins 93,9 millions de tonnes d’équivalents CO₂ rien qu’en 2017 (les équivalents CO₂ sont une unité de mesure permettant de normaliser l’impact climatique des différents gaz à effet de serre).


Les banques ont réagi en dénonçant des calculs erronés. On peut imaginer que le calcul des émissions de gaz à effet de serre financées est compliqué et difficile à comprendre. C’est pourquoi Greenpeace Suisse a confié cette tâche à des experts indépendants. Cependant, l’étude n’a examiné que le financement de 47 entreprises actives dans le domaine des combustibles fossiles les plus problématiques pour le climat. En conséquence, l’empreinte climatique des deux banques pourrait bien être beaucoup plus importante que celle indiquée dans le rapport.


Greenpeace Suisse met à jour le calcul des émissions financées par les banques pour les années depuis 2017 et se concentre pour la première fois sur l’ensemble du secteur des énergies fossiles. Afin de se prémunir d’éventuelles critiques concernant nos calculs, nous avons décidé de mener une enquête publique auprès du Crédit Suisse et de l’UBS dans la perspective de la publication du nouveau rapport (probablement en avril/mai 2020). Dans une lettre et un questionnaire, nous demandons aux banques de rendre leurs données transparentes.

2018Avec l’étude « Les banques suisses à la fin de l’ère des énergies fossiles« , Greenpeace Suisse montre pour la première fois combien d’argent les deux grandes banques suisses ont mis à disposition des entreprises qui font la promotion des combustibles fossiles les plus problématiques pour le climat. Entre 2015 et 2017, le total est de 12,3 milliards de dollars US.
Le rapport est basé sur le document « Banking on Climate Change : Fossil Fuel Finance Report Card 2018 » publié par Rainforest Action Network (RAN), BankTrack, Indigenous Environmental Network, Reclaim Finance, Oil Change International et Sierra Club.
2019Greenpeace Suisse a fait appel à des bureaux spécialisés pour calculer, à partir des données du « Banking on Climate Change : Fossil Fuel Finance Report Card 2018« , les émissions résultant du financement, soit un total de 182,9 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre.
2020Pour la mise à jour de « Les banques suisses et les émissions qu’elles financent« , Greenpeace Suisse veut faire la lumière pour la première fois sur l’implication des banques dans l’ensemble du secteur des énergies fossiles (au lieu de se contenter des 47 entreprises prises en compte jusqu’à présent) et donner aux banques la possibilité de présenter leurs propres données.