Selon un nouveau rapport de Greenpeace International, les conséquences de la crise climatique sur les océans ont des répercussions sur la biodiversité et l’humanité toute entière. Il est donc capital d’adresser à l’urgence une réponse politique mondiale concrète. Le rapport indique que la dégradation des océans due à l’exploitation des combustibles fossiles est rapide et à très grande échelle. Elle perturbe déjà la structure et les fonctions des écosystèmes à travers le monde et résulte également dans le réchauffement des océans, la montée des eaux et la désoxygénation.

Les magroves abritent une exceptionnelle biodiversité. Ici un banc de poisson dans près d’une île située dans le Parc national de Komodo.


La situation est d’ores et déjà grave. Le niveau des océans monte, les eaux se réchauffent, et leur composition chimique est en train de changer. Pour l’humanité et pour la faune, la crise climatique est avant tout une crise des océans. L’océan n’est pas juste quelque chose qui se passe “là-bas” : c’est un moyen de subsistance pour des populations entières dont la sécurité alimentaire dépend de la qualité de la biodiversité marine. Enfin les océans produisent la moitié de l’oxygène sans lequel cette planète bleue ne serait pas habitable.

Les gouvernements doivent drastiquement réduire nos émissions de CO2 et créer de toute urgence un réseau de sanctuaires marins. Préservés des activités humaines nocives, ces espaces permettraient aux océans et à la faune de se restaurer et, en retour, de nous aider à éviter les pires effets de la crise climatique. 2020 sera une année cruciale pour la lutte contre celle-ci et pour la protection des océans. Les gouvernements doivent saisir l’opportunité de créer un traité historique de protection de la haute mer à l’ONU et s’engager pour la protection d’au moins 30% des océans d’ici 2030 lors du sommet pour la biodiversité en Chine. Les océans est un allié crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Des millions de personnes à travers le monde ont pris conscience de la crise actuelle et exigent des actes concrets. Il est temps de protéger les océans, car nos vies en dépendent.

Conséquences de la montée des eaux dans l’atoll de Tarawa, dans l’archipel des Kiribati en 2005


Préserver un tiers des océans avec des aires marines protégée permet aux écosystèmes marins de renforcer leur résilience et de mieux résister aux changements, tout en contribuant à atténuer les effets de la crise climatique en préservant la séquestration et le stockage du dioxyde de carbone. Le rapport identifie les écosystèmes marins les plus à risques et suggère des zones de protection prioritaires au sein du réseau, notamment les deux pôles Arctique et Antarctique, les “points chauds” où les baleines s’alimentent, les récifs coralliens, les mangroves, les herbiers marins, la Mer des Sargasses dans l’Atlantique, la zone aphotique et enfin les abysses, qui devraient être préservées de l’industrie naissante des forages en haute mer.