Un gigantesque incendie de végétation a fait rage au Groenland durant le mois d’août. De large pans de toundra ont été atteints à 150 km au-dessus du cercle Arctique et à environ 50 km des calottes glaciaires. C’est du jamais vu.

Ces dernières années les incendies de forêt et de végétation ont augmenté dans le monde entier. De l’Indonésie au Canada, à travers toute l’Amérique du Sud, en Afrique, dans le sud de l’Europe, en Sibérie, et maintenant au Groenland, souvent avec des conséquences funestes. Mi-août, 1,6 millions d’hectares de végétations brûlaient en Russie. En comparaison, la superficie de la Suisse romande est de 950’000 hectares. Des incendies d’une telle ampleur sont impossible à gérer. Pourtant, ils deviennent la norme dans ce pays.

Une équipe de Greenpeace Russie assiste les autorités dans la lutte contre les feux de végétation. Kraï de Krasnodar 2016.

Des incendies toujours plus graves?

La mauvaise gestion de la forêt et le manque de moyens pour la prévention et la lutte contre les incendies sont partiellement responsable de cette situation. Mais le vrai problème c’est le réchauffement climatique. Pour les forêts boréales, la saison des incendies s’allonge chaque année. La météo plus chaude et plus sèche favorise une progression plus rapide des flammes.

Ces feux ne sont pas seulement dévastateurs au regard de la disparition des forêts. Ils contribuent eux même à une accélération du réchauffement climatique et émettent d’énormes quantité de dioxyde de carbone. Des images satellites montrent comment la fumée issue des incendies russes se déplace vers le nord, polluant les glaces de l’Arctique et accélérant leur fonte.

Une bénévole de Greenpeace observe les effets des incendies dans la province de Riau en Indonésie, 2016.

C’est un cercle vicieux, la croissance des incendies de forêt accélère les changements climatiques, ce qui entraine une augmentation des feux. Avec les énergies fossiles, les feux de forêts constituent une source importante d’émission de CO2. Si l’on souhaite se donner les moyens de lutter contre le réchauffement climatique, on ne peut plus ignorer ce problème.

L’impact global des feux de végétation sur le climat est clairement sous estimé et la menace n’est pas suffisamment prise en compte. Si nous voulons gagner ce combat, il nous faudra changer les politiques en vigueur et réveiller l’opinion publique. Cela commence par la diffusion de l’information.