La pandémie du Covid-19 menace d’aggraver la crise des déchets. Les masques en tissu, réutilisables, permettent de faire face à ce nouvel écueil. La Confédération a décidé d’adapter sa recommandation sur les masques suite à une interpellation de Greenpeace Suisse.

Sur les trottoirs, dans les buissons, dans l’eau des lacs ou même sur les chemins de randonnées, les masques usagés sont partout et polluent l’environnement. Il apparait que ce gaspillage est appelé à augmenter. Pour la rentrée des classes, qui commence dès le 10 août dans certains cantons, le port du masque est désormais obligatoire pour de nombreux élèves et enseignants. Il est donc d’autant plus important de rappeler ce que des experts de la santé, issus du monde entier, ont confirmé en juillet 2020: les masques réutilisables correctement fabriqués offrent une protection suffisante au grand public, sauf cas particuliers. Greenpeace Suisse a donc demandé à la Confédération de recommander les masques « communautaires » (c’est-à-dire en tissu) pour faire barrière au coronavirus.

Greenpeace Suisse a formulé cette demande dans le cadre d’un échange avec la Task Force de la Confédération et dans un communiqué de presse. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a réagi en procédant à un ajustement : le site Internet de l’OFSP propose désormais une nouvelle recommandation sous la rubrique « Masques d’hygiène / masques faciaux médicaux », recommandant l’utilisation de ces masque jetables uniquement en cas de maladie respiratoire aiguë. Auparavant, ces masques étaient recommandés pour la « vie quotidienne ».

Un double effet positif

Le fait que les masques en tissu offrent une protection suffisante au grand public est confirmé par le Dr Gerhard Eich, infectiologue et membre du comité de la Société suisse d’hygiène hospitalière. Il porte lui-même un masque réutilisable dans les transports publics. « Afin de contenir la pandémie, il est extrêmement important que le public respecte constamment les règles d’hygiène. En dehors du milieu hospitalier, les masques jetables ne sont pas absolument nécessaires, car l’exposition est beaucoup plus faible », explique-t-il. Pour ce qui concerne l’hygiène des mains, il ajoute : « Les gants jetables sont inutiles en dehors du milieu hospitalier. Je recommande plutôt de se laver les mains avant de toucher les aliments ou de préparer les repas ».

Un conseil partagé par la Professeure Valérie D’Acremont, responsable de santé globale au Centre universitaire de médecine générale et de santé publique à Lausanne. « L’objectif est double : éviter une nouvelle pénurie de masques et diminuer l’impact sur l’environnement ». Les masques réutilisables réduisent l’impact du coronavirus sur la pollution mondiale engendrée par les déchets en évitant le recours généralisé à une nouvelle catégorie d’objets à usages uniques. En temps de pandémie, environ 129 milliards de masques et 65 milliards de gants seront utilisés chaque mois, selon l’étude publiée dans le magazine Environmental and Science Technology. Choisir de porter un masque réutilisable fabriqué selon les normes en vigueur peut sembler un petit geste, mais cela contribue efficacement à la préservation de l’environnement.

Vous souhaitez vous protéger du coronavirus avec un masque réutilisable ? Greenpeace Suisse propose dans sa boutique en ligne des masques en coton biologique.