2019 a été une année vraiment mouvementée. Sur toute la planète, des millions de personnes ont protesté pour une protection du climat efficace et équitable. Elles l’ont fait de façon colorée, créative et forte, et stimulent ainsi notre propre engagement pour une vraie protection du climat et moins de déchets plastiques.

Money, Money, Money

L’argent gouverne le monde, cette triste réalité a aussi une signification essentielle pour la protection du climat. La place financière suisse est une des plus importantes de la planète. Les acteurs financiers qui y sont actifs ont donc une énorme responsabilité dans la protection du climat, mais ils l’ignorent encore trop souvent.

Des spécialistes pensent que notre place financière génère environ 20 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre ailleurs sur la planète qu’en Suisse. Et une étude Greenpeace publiée en 2018 montre que les deux grandes banques Credit Suisse CS et UBS sont dans le groupe de tête en ce qui concerne le financement de l’industrie fossile.

Il est donc grand temps de fermer le robinet ! Car sans crédits et autres moyens financiers, et sans les assurances, il est difficile de continuer à faire des affaires avec les énergies fossiles.

Pour aider les financeurs à y voir plus clair, des militant-e-s Greenpeace ont bien gentiment lavé leurs fenêtres – une façon de leur passer un savon. C’est aussi une façon de mettre le pied dans la porte. Et il est toujours possible de bloquer des portes, comme des militant-e-s Greenpeace l’ont prouvé en juillet avec le collectif Climate Justice. Pour renforcer la pression sur Credit Suisse CS, près d’une 100aine de militant-e-s ont bloqué son siège central de façon colorée et pacifique. Ce courageux engagement a conduit de nombreu-ses militant-e-s en détention provisoire pendant plusieurs jours. Mais l’engagement en a valu la peine ! De plus en plus d’acteurs financiers suivent ainsi l’exemple des deux grands assureurs suisses que sont SwissRe et Zurich, et développent des plans pour quitter ces sales affaires. Nous restons sur le coup !

Devant le siège de Credit Suisse CS à Zurich, des militant-e-s Greenpeace exigent plus de responsabilités climatiques de la part de cette grande banque active dans le monde entier. © Greenpeace / Ex-Press / Michael Würtenberg

Tout est en Greta, ou quoi ?

Cela ne fait aucun doute, le nom de Greta Thunberg a atteint la même célébrité qu’une boisson certaine énergisante et collante. Elle polarise tout aussi fortement qu’elle donne des ailes ! 2019 a aussi vu arriver les Fridays for Future, d’innombrables manifestations pour le climat sur toute la planète avec des enfants, des jeunes et des adultes inquiets et aussi en colère.

En Suisse aussi, ne serait-ce qu’à Berne le 28 septembre, près de 100’000 personnes sont descendues dans la rue pour une politique climatique efficace et équitable. En plein milieu, il y avant des militant-e-s et des collaborateurs/-trices Greenpeace en tant que gardien-ne-s de la paix, dans le comité d’organisation ou dans le mouvement. Et en octobre, cette vague proche de la perfection a atteint le Parlement. Des forces vertes ont conquis beaucoup de nouveaux sièges et y ont brisé la domination du PLR et de l’UDC nuisible pour le climat. Un signe qui rend optimiste pour les 4 prochaines années de législature. Souhaitons que la politique suisse devienne enfin plus favorable au climat et à l’environnement.

Le mouvement climatique est plus important que jamais. Cela donne de la confiance et de la motivation.

La viande, les oeufs et la forêt

Non, il ne s’agit pas de recettes ni de conseils pour un pique-nique dans la forêt. C’est d’enfer qu’il s’agit. Plus de 80’000 incendies ont fait rage en août au Brésil. Sans compter les ravages dans d’autres pays d’Amérique du Sud. Pourquoi ? Parce que nous aimons la viande, parce que nous voulons des assiettes fitness et des oeufs.

Oui, la plupart des produits d’origine animale que nous mangeons viennent de Suisse. Mais pas les fourrages pour nos poules, nos porcs et nos vaches, ces fourrages viennent entre autres du Brésil. On y rase des forêts pour faire de la place à des pâturages et des champs pour la culture de soja destiné aux animaux. Et le plus simple pour raser une forêt, c’est tout simplement d’y mettre le feu. Cela émet de grandes quantités de gaz à effet de serre et détruit de précieux écosystèmes.

C’est catastrophique. Car nous avons besoin de ces forêts pour lutter contre la crise climatique. Les forêts sont à la fois des puits de carbone et des climatiseurs.

L’antidote ? Consommer moins de viande et de produits laitiers, tout simplement . Et la politique doit interdire l’importation de fourrages et de viande qui détruisent l’environnement. Nous y avons appelé le Conseil fédéral et le Parlement par une pétition. Environ 23’000 Suisse-sse-s sont déjà du même avis. L’élevage intensif en Suisse n’est possible qu’avec l’importation de fourrages. Il faut y mettre un terme et l’agriculture doit de nouveau produire avec les ressources autochtones.

Feux de forêts à Candeiras do Jamari © Victor Moriyama / Greenpeace

Empêcher l’enterrement

A la fin de l’été, on a « enterré » l’anciennement imposant Glacier de Pizol. Par cette cérémonie symbolique en montagne, Greenpeace et d’autres organisations de protection de l’environnement ont attiré l’attention sur les effets dramatiques du réchauffement climatique.

A la fin de l’été, on a « enterré » l’anciennement imposant Glacier de Pizol. Par cette cérémonie symbolique en montagne, Greenpeace et d’autres organisations de protection de l’environnement ont attiré l’attention sur les effets dramatiques du réchauffement climatique.

Pour empêcher d’autres « enterrements » de la sorte, Greenpeace s’engage depuis le début dans l’association faitière de l’initiative pour les glaciers. D’innombrables militant-e-s et collaboratrices/-teurs Greenpeace participent à la récolte des signatures. Cet engagement a porté ses fruits, le but a été atteint en septembre après seulement 4 mois de récolte. 120’000 signatures sont arrivées à l’Association suisse pour la protection du climat. Elle veut motiver la politique à mettre la Suisse sur le cap du climat et ancrer les objectifs de l’Accord de Paris dans la Constitution fédérale. La revendication centrale de l’initiative : les émissions de gaz à effet de serre doivent être ramenées à 0.0 d’ici 2050 au plus tard.

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Retour à l’expéditeur

Les monstres ont la faculté de faire peur. Le plastique fait de même lorsque nous polluons notre environnement. Nous luttons contre, sans relâche. En 2019, nous avons ramené le monstre à un des plus grands producteurs de déchets plastiques, Nestlé.

Ce monstre qui ressemble à un dragon est constitué d’emballages Nestlé à usage unique en plastique qui ont été retirés de la mer aux Philippines ou ramassés lors de nettoyages de plages. Il a fait une tournée à travers l’Europe et la Suisse jusqu’au siège principal de son propriétaire à Vevey. Nos revendications n’ont par contre rien de monstrueux. Nous voulons la fin des emballages plastiques et la mise en place de systèmes de livraison à usages multiples.  Plus de 5 millions de personnes inquiètes sur toute la planète ont soutenu nos revendications.

Nestlé a reçu une cargaison de déchets en retour.

Independence Day? Refill Day!

Le 4 juillet est connu comme le Jour de l’Indépendance aux USA. Ou plutôt, était connu, car ce 4 juillet était le Refill Day. Cette journée rend pourtant aussi indépendant à l’égard des emballages à usage unique. Cette année, Greenpeace Suisse a organisé le premier National Refill Day suisse et appelé la population à se rendre dans des établissements de restauration rapide avec des récipients réutilisables.

C’est en effet très simple, car réutiliser génère moins de déchets. Et plus il y a de participant-e-s, plus nous aurons d’effets. La population suisse jette environ 1 million d’emballages de restauration rapide dans l’espace public – et cela chaque jour ! Nous contribuons donc à ce qu’aucun autre pays ne produise autant de déchets que la Suisse. Chaque année, plus de 50 tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans le Léman. Soit environ 1 million de flacons de produits pour la douche (à 50g). Ou environ 10 éléphants adultes. Bref, c’est de la grosse m…

La bonne nouvelle, c’est que certains établissements de restauration rapide misent déjà sur des récipients réutilisables. Mais nous sommes convaincu-e-s que l’on peut faire mieux. C’est la raison pour laquelle nous continuerons à nous engager pour que le réutilisable devienne la norme.

Chercher son repas avec un contenant réutilisable. Si simple !

Vive la révolution

En l’occurrence la révolution de la réutilisation. Ca sonne bien et c’est faisable, car un sondage mandaté par Greenpeace montre que 95% des Suisse-sse-s sont prêt-e-s à utiliser des systèmes à plusieurs usages lors de leurs achats. Pour les pommes juteuses, les noix savoureuses ou l’odorant shampoing.

L’ampleur de ce chiffre est proprement révolutionnaire, mais les détaillants ne l’ont malheureusement pas encore compris. C’est pour cela que des militant-e-s Greenpeace se sont rendu-e-s devant des filiales de Lidl et Aldi – dont l’assortiment ne comprend pas d’offre réutilisable – pour leur rappeler que l’usage unique nous noie sous les déchets. La grande distribution, dont Coop et Migros, est pourtant consciente de la pollution que génèrent les emballages à usage unique, mais ils y font face avec de fausses solutions comme du bioplastique, du papier et du carton ou du recyclage qui ne soulagent pas du tout la nature.

A propos, une étude a montré que les humains avalent chaque semaine en moyenne 5 grammes de microplastiques à travers l’alimentation, c’est environ le poids d’une carte de crédit. Plus de 5 millions de personnes sur la planète trouvent également ça dégoutant et ont signé notre pétition sur la réduction des emballages à usage unique.

Des militant-e-s Greenpeace utilisent des bouteilles réutilisables pour écrire « Avenir » devant des entrées de magasins. © Greenpeace / Ex-Press / Miriam Künzli

Le seigneur des 7 mers

Cela fait malheureusement trop longtemps que les déchets et le plastique règnent sur les océans. L’humanité exploite les océans sans pitié. Nous y déversons nos déchets, nous y surpêchons, nous y forons pour du pétrole et notre avidité fait même que l’Arctique encore presque intact se trouve maintenant dans l’objectif de l’industrie pétrolière et gazière.

Nous ne détruisons ainsi pas seulement des écosystèmes uniques comme les récifs de corail, nous menaçons aussi de destruction les conditions qui nous permettent de vivre sur Terre. Car des océans sains avec une grande biodiversité absorbent plus de dioxyde de carbone et aident ainsi à ralentir le réchauffement.

C’est pour cela que Greenpeace et des spécialistes des océans demandent qu’au moins 30% des océans soient protégés d’ici 2030. Actuellement, ce n’est qu’environ 1%. Près de 2.5 millions de personnes s’engagent déjà avec nous dans ce but. Les bateaux Greenpeace Esperanza et Arctic Sunrise vont maintenant d’un Pôle à l’autre pour réunir des données scientifiques sur l’état actuel de la haute mer. L’expédition visite sept précieuses régions océaniques menacées et documente ce que nous voulons protéger.

Un crabe pris au piège dans un gobelet en plastique à Batangas City, aux Philippines. © Noel Guevara / Greenpeace